Qu’est-ce que la myco reforestation ? Pousser plus vite
Chaque arbre vit en symbiose avec un ou plusieurs champignons. Comment accélérer la pousse des arbres? comment capturer 3 fois plus de carbone en plantant des arbres?
Par leurs mycéliums les champignons échangent des minéraux et de l’eau contre du carbone produit par la photosynthèse des arbres.
De cette manière, les champignons accélèrent la pousse d’un arbre de bien plus du double. C’est le meilleur moyen pour obtenir les meilleurs rendements pour capturer du carbone et surtout le moins cher, car c’est la nature qui s’occupe de tout.
Les champignons assurent également la protection de l’arbre non seulement en maintenant sa nutrition au niveau idéal, mais aussi , en produisant des antibiotiques naturels redoutables, en cas d’attaque parasitaire aigue.
La relation de l’arbre et du champignon, d’une manière simple est de 2 sortes :
L’endo-mycorise :
le champignon en symbiose avec l’arbre rentre directement dans le corps de l’arbre, il fait partie intégrante à lui. Il devient comme une extension qui réalise les fonctions de nutrition essentielles de l’arbre.
Le meilleur exeple sont les arbres légumineux comme l’acacia ; le champignon rentré dans les extrémités des racines de l’arbres sont en association avec des bactéries qu’il entretient. Il diffuse dans le sol l’azote que l’arbre fixe dans l’air et, en contrepartie, transforme en sucre et en nutriments actifs, le carbone de la photosynthèse de l’arbre. Il fournit à l’arbre l’eau, qu’il peut aller chercher à des kilomètres grâce à son réseau mycorisal de filaments, ainsi que les minéraux essentiels pour la croissance de l’arbre, qu’il puise dans la roche mère.
Inutile de préciser que ce système est une constante essentielle de la vie naturelle du sol : les échanges effectués par les bactéries aérobiennes et anaérobiennes (celles qui fonctionnent avec l’oxygène, et celles qui fonctionnent sans oxygène) permettent à l’eau d’atteindre la nappe phréatique et au sol d’effectuer les échanges d’éléments essentiels à toute vie terrestre naturelle, dont nous sommes les premiers bénéficiaires en mangeant les plantes qui participent à ce réseau, ou les animaux qui ont mangé ces plantes.
L’ectomycorise :
Le champignon ne rentre pas dans le corps de l’arbre. Il reste extérieur tout en établissant une symbiose commensale ; il mange les mêmes choses que l’arbre mais s’organise peu à peu de manière à devenir comme un estomac extérieur à l’arbre qui prépare les éléments vitaux au développement de l’arbre, tout en transformant les exudats de carbone de l’arbre de manière à ce qu’il soit digestible et parfois protecteur (le champignon fabrique parfois des antibiotiques) pour renforcer le système de défenses immunitaires de l’arbre.
Comment faire ?
Tout d’abord il nous faut préparer du BRF, Bois Raméal Fragmenté, c’est à dire des copeaux de jeunes branches d’arbres feuillus. Surtout ne broyez pas d’arbres à huile essentielle comme l’eucalyptus ou le pin qui pourraient avoir un effet inverse, car la plupart des huiles essentielles sont bactéricides.
Pour inoculer le BRF il y a deux manière dictées par le terrain :
Soit vous disposez d’une vieille foret à proximité…
il faut relier l’arbre planté à cette forêt ou ce bois de vieux arbres feuillus en faisant un chemin continu de BRF en surface, d’arbre en arbre, comme le petit poucet. Les mycéliums des vieux arbres vont tout de suite se lancer sur le BRF en direction du nouvel arbre planté.
Ce mulch de copeau servira de nourriture et de support pour le mycélium qui va se développer et courir dessus pour aider aux fonctions vitales de l’arbre. Non seulement le champignon va apporter à l’arbre les nutriments dont il a besoin, mais aussi avec les sucres qu’il produit à partir du carbone apporté par l’arbre, il entretient toute une pléiade de bactéries qui assurent la vie et la dynamique du sol.
Donc nous allons répandre ces copeaux au pied de chaque arbre et relier chaque arbre entre eux avec un chemin de copeaux de 30cm de large sur 3cm d’épaisseur environ qui va jusqu’à la vielle forêt de feuillus, chênes ou hêtres. Dés le moment où les copeaux seront reliés aux vieux arbres, ceux-ci lanceront dessus les mycéliums, les filaments des champignons qui constituent leur corps souterrain. Cela va très très vite. Pour s’assurer de la réussite de l’opération aspergez au préalabre les copeaux de peroxyde d’hydrogène dilué au dixième dans de l’eau de pluie. En effet les champignons produisent du peroxyde pour lutter contre leurs concurrents, les levures et bactéries. Si ces dernières sont dominantes, elles peuvent empêcher littéralement la progression du mycélium.
Si vous n’avez pas de vieille forêt sous la main, vous vous adressez à un labo spécialisé pour obtenir soit des spores de champignons soit des mycélium sur support de copaux.
Il faut savoir que les solutions locales sont toujours les mieux adaptées au lieu. Seulement les arbres sont généralement associés plus ou moins toujours vers le même type de champignon. Le champignon inadapté aura de grande chance à disparaître. Mais rien n’est impossible et des souches étrangères auront toujours un impact faible ou fort sur l’environnement dans lequel elle a été introduite. C’est une loi universelle.
Pour inoculer les arbres 4 méthodes :
Les spores et bactéries associées, sont diluées directement dans la terre qui est mise au fond du trou avant d’installer l’arbre et sa motte.
Ou bien plus simplement, inoculer directement les racines des jeunes plants avant de les planter (un protocole sanitaire rigoureux doit être respecté afin que les spores aient les meilleures chances de prendre).
Ou bien asperger le BRF, une fois la plantation achevée.
Sinon mettez des mycorhizes développées en labo, directement au contact des copaux, en respectant le protocole sanitaire permettant d’éliminer les bactéries pathogènes au mycélium.
Les champignons et bactéries à associer avec les arbres :
Les inefficaces seront rejetés naturellement. Il n’y a dans ce cocktail aucun champignon potentiellement néfaste pour l’arbre à ce stade :
Endomycorrhizes : Glomus intraradices, Glomus mosseae, Glomus aggregatum, Glomus clarum, Glomus deserticola, Glomus etunicatum, Gigaspora margarita, Gigaspora brasilianum, Gigaspora monosporum
Ectomycorrhizes : Rhizopogon villosullus, Rhizopogon luteolus, Rhizopogon amylopogon, Rhizopogon fulvigleba, Pisolithus tinctorius, Laccaria bicolor, Laccaria laccata, Scleroderma cepa, Scleroderma citrinum, Suillus granulatas, Suillus punctatapies
Trichoderma : Trichoderma harzianum, Trichoderma konigii
Bacteries Bénéfiques : Bacillus subtillus, Bacillus licheniformis, Bacillus azotoformans, Bacillus megaterium, Bacillus coagulans, Bacillus pumlis, Bacillus thuringiensis, Bacillus stearothermiphilis, Paenibacillus polymyxa, Paenibacillus durum, Paenibacillus florescence, Paenibacillu gordonae, Azotobacter polymyxa, Azotobacter chroococcum, Sacchromyces cervisiae, Streptomyces griseues, Streptomyces lydicus, Pseudomonas aureofaceans, Deinococcus erythromyxa