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Mon truc en plus… pour faire fondre la banquise

October 13th, 2010

Cent quarante mètres de long, trente de large, les russes sont rentrés en phase finale de construction de la première centrale nucléaire flottante. capable de produire suffisamment d’électricité et d’eau chaude pour 45 000 foyers. Trés bien.

C’est la première centrale construite sur les huit prochaines planifiées.

passageNELe 15 Septembre 2007, pour la première fois l’agence spatiale européenne annonce que la voie est libre : la banquise a fondu suffisament, le passage du Nord Est est disponible à la navigation. Tokyo n’est plus qu’à 14 100km de Rotterdam au lieu des 21 000km par le canal de Suez. La Chine a réduit sa distance du marché européen.

banquise

Des bateaux spécialement conçus s’y sont aventurés, précédés de brises-glaces. Mais depuis 2010, la route arctique accueille des bateaux de types bien différent. Le plus important jamais vu, le pétrolier SCF-Baltica de 115 000 TPL, a effectué le parcours cet été, escorté de deux brises-glaces russes (les Rossiya et 50-Let-Pobedy). Suivit peu aprés du Nordic-Barents fait 183 m de longueur et 43 700 TPL.

Deux portes-conteneurs russes le Monchegork et le ferry Georg-Ots leur ont emboité le pas. Rien d’étonnant car le Monchegorsk est l’un des navires spécialement conçus pour la navigation dans les glaces nordiques du groupe Norilsk Nickel. Ce type de cargo peut se déplacer dans des glaces de 1,50 m d’épaisseur.

Comme l’ont voit cette route est encore incertaine. Bien que la glace fonde toujours plus, à un rythme soutenu, n’importe quel bateau lambda ne peut s’y risquer.

Alors comment maitriser les avancées saisonnières de la glace?
Quoi de mieux pour se débarrasser du problème que d’installer huit centrales nucléaires flottantes tout le long du chemin, sous prétexte de fournir de l’électricité aux populations riveraines et refroidir le noyau d’uranium avec la banquise. Ah camarade Soljenitsin, si les goulags existaient encore, ils pourraient être chauffés.

soljenitsin

Et côté finance? ne vous en faites pas on va se lance dans le crédit carbone.

“Ces agriculteurs qui m’ont prétendu pendant des années, qu’ils étaient les plus compétents pour protéger la nature; qu’ils le prouvent maintenant.” le ministre de l’agriculture britannique, le 10 Juin 2010..

June 14th, 2010

Un véritable pavé dans la mare au micro de la BBC.

James Paice, le tout nouveau ministre de l’agriculture britannique annonce la couleur en lançant son tout premier programme pour redynamiser le secteur. “Que ceux qui affirment protéger la nature, passent aux actes”.
Un poing sur la table qui fait écho à une directive européenne que l’on n’ose à peine évoquer dans les autres pays de l’Union.

Oui, il est possible de cultiver sans détruire la nature. James Paice sait qu’il y a d’autres moyens de faire de l’agriculture pour obtenir autant de rendements, sans détruire la nature d’une manière systématique, comme il a été fait depuis 40 ans.

Le ministre sait de quoi il parle; il est ingénieur agronome et s’occupe de politique agricole depuis 40 ans. Pourtant c’est le premier ministre de l’agriculture européen qui ose sortir de son flegme pour monter aux créneaux. Tous ceux qui le suivront seront aidés. 6 milliards de Livres du budget agricole et d’aides européennes sont à la clef. Vous polluez? Vous ne voulez pas évoluer? Pas d’aide. Reste à voir si ce n’est pas un effet d’annonce. Mais saluons son panache, le geste n’est pas anodin. Même les verts n’oseraient pas.

En effet rien ne va plus : Qu’avons nous fait toutes ces années au nom de l’objectif de rentabilité de l’agriculture pour nourrir la planète?w Le XX ème a été un “seculus horribilis” pour la nature. Nous avons tout bradé… où est passé le bon sens paysan?

En 1945, 6 à 8 millions de lièvres dans les plaines anglaises, aujourd’hui 600 000.
4 millions de faisans sauvages, aujourd’hui 200 000.
82% de petits tétrats rouges, les emblématiques grouses d’Ecosse, 93% des tétras noirs, ont disparu. Les grand tétras, le fameux coq de Bruyère? Il y en avait entre 50 et 70 000 en 1970. Aujourd’hui 2 200; et pourtant il est protégé.
La perdrix grise? 80% ont disparu en 40 ans, il n’en reste que 242 000.
Les oiseaux migrateurs on n’en parle même pas; ils ne sont pas recensés, ils n’ont pas de pays.

La chasse? Ridicule. Les chasseurs ont même tenté de réintroduire du gibier. On leur a interdit ces dernières années car, sans le savoir, les animaux introduits dégénéraient les souches sauvages. Ils les faisaient disparaître encore plus vite.

Non. En toute impunité nous avons laissé faire; nous avons encouragé et financé une agriculture qui a utilisé toujours plus de chimie, insecticides, herbicides, engrais, surmécanisée.

C’est bien normal, tout ce qui a été développé pour la guerre, fil barbelé, gaz orange, tank… une fois en temps de paix, il a bien fallu trouver des clients, reconvertir les usines, trouver des débouchés.

Le tristement célèbre Zyclon B, inventé par le prix nobel de chimie 1918, Franz Haber, qui a éliminé 6 millions de juifs, est devenu un insecticide; l’agent orange, mis au point pour éradiquer les cultures de riz et affamer les japonais et les chinois en 45, responsable de générations de morts et malades chroniques au Viet Nam, est devenu un herbicide…
Nous avons mis tout cet arsenal d’arme de destruction massive dans les mains de l’agriculteur; alors quelques dégâts collatéraux, c’est bien normal.

Et ce matériel coute cher. il nécessite de s’endetter, faire du crédit. On a donc tout intérêt à rendre le paysan dépendant : il fait tourner les banques, les syndicats, coopératives, le machinisme agricole, la chimie, les super marchés. Qu’est ce qu’il lui reste à lui? Des dettes? Pas toujours heureusement, on a bien profité du système.

Le perdreau qui vit sur sa terre? Il y a plus important, vous pensez bien. On laboure sa terre, désherbe son garde manger, élimine tous les insectes qu’il mange, rase les haies où il niche… Qu’est ce que c’est qu’un perdreau, face à notre sécurité alimentaire?
Le mot magique est lancé. La Sécurité, maître mot devant lequel tous s’efface, à tord ou raison.

A l’image de notre système bancaire, les champs eux aussi montrent leurs limites aujourd’hui : Les rendements baissent, les sol s’épuisent. On commence à se poser des questions sur cette course à l’armement, en engrais et pesticides.

Bon, cessons ce discours moraliste stérile. Il faut simplement reconnaitre que notre système de production est désuet et qu’il fait de gros dégâts : aujourd’hui il s’essouffle. Il y a d’autres manières de faire, que nous propose une meilleure connaissance du vivant, avec les dernières découvertes scientifiques.

Voila à quoi s’en prend James Paice en décidant de “protéger les petits oiseaux” et “la jolie campagne”; il utilise un prétexte aussi populiste, fort et creux que peut l’être la Sécurité.

Il y a des solutions, il les connait. La microbiologie cellulaire, la botanique, ces sciences mises au silence un temps par l’agronomie de la révolution verte, nous permettent désormais de comprendre le fonctionnement du sol, les relations des plantes entre elles… L’entomologie nous permet de comprendre comment les insectes peuvent devenir bénéfiques à l’agriculture. Nous avons désormais les moyens et les techniques de comprendre ce qui se passe : comprendre la VIe.

La bactérie, la nématode, le mycelium, le ver de terre, l’araignée, la perdrix… tous font partie d’une chaine alimentaire, d’une biodiversité dont l’équilibre est le meilleure garant de la qualité et de la durabilité de notre agriculture et de notre cadre de vie.

De belles paroles? Vous croyez vraiment? Cette semaine les Haïtiens ont refusé l’aide agricole des USA. Comme ils ont fini par manger les semences des plantations futures… les USA leurs ont proposé des semences de maïs transgénique comme aide humanitaire… avec le kit d’herbicides qui accompagne. Si les Haïtiens acceptent, ils ne pourront plus disposer de leur propres semences et seront contraints de se fournir ad vitam à l’étranger… Ils ont brûlé les semences.

Les origines politiques du labour, elles aussi ne sont plus à prouver. Elles sont chroniquées par le Japon des Shoguns, (cf. le riz fou); l’utilisation aveugle d’engrais sans se préoccuper une seule fois de la présence d’éléments nutritifs et des qualités du sol (cf. les plantes bioindicatrices)… Voici maintenant une démonstration télévisée diffusé au journal de 20heures français, sur l’efficacité des idées que nous conseillons tous les jours aux paysans en France, en Belgique et en Argentine.

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Il est possible d’avoir de meilleurs rendements en protégeant la nature.
En agriculture l’important c’est la biodiversité; et pour cela il est d’utilité publique d’arrêter le labour et toute utilisation de produits phytosanitaires chimiques. Chaque année l’équipe SOS SOiL le prouve avec succès sur des surfaces allant de centaines d’hectares en France à 40 000 ha en Argentine. Oui c’est possible. Qu’on se le dise.

Les pesticides changent de climat ou de planète?

December 10th, 2009

maisnet
Mes chers amis, une chose incroyable est arrivée en marge de la Conférence sur le Climat de Copenhague, un véritable changement de climat mental, un réchauffement pour les coeurs, une vraie bonne nouvelle : le trés respecté Centre de recherche de Routhamsted communique sur des protocoles de culture du maïs sans pesticide et sans engrais.

Oui vous avez bien lu, cela provient d’un des centres de recherche des nouvelles technologies agricoles européens les plus à la pointe, digne héritier de l’effort de guerre britannique qui produisit l’agent orange, les OGM etc., qui par la voix du Pr. John Pickett, son chef du département des insecticides et fongicides récemment rebaptisé “laboratoire de chimie biologique”, du centre également rebaptisé “centre de gestion durable des pestes et maladies”, ceux là mêmes qui ont inventé récemment le Pyrètre synthétique et bien d’autres produits que l’on retrouve dans notre assiette, que l’on fixe petit à petit dans notre organisme, à corps défendant avec les légumes que nous mangeons; et sans le prévoir, les bords de mer reçoivent les eaux des sols agricoles, se couvrent d’algues toxiques, tuent les animaux qui s’y frottent; on aimerait bien transformer ces algues en quelque chose, mais ce n’est pas encore une priorité, malgré les centaines de millions d’euro qui y sont consacrés (+600 million en France seulement).

Bien sûr, le trés sympathique professeur Pickett ne renie rien de ses vieux amours de chimie inorganique et de ses poudres de perlimpin qui font la joie du commerce et de l’endettement des paysans. Mais voila son discours est désormais clair et radical : il prêche la bonne nouvelle; “Pays en voie de développement, vous n’avez plus besoin de pesticides, ni engrais pour faire pousser votre maïs : vous avez désormais la technique du “Push&Pull”, la “trappe et le repoussoir”, pour vous permettre d’augmenter vos rendements de 50 à 600%”.

De quoi s’agit-il? Tout simplement d’utiliser les moyens que la nature nous a mis à disposition pour augmenter ses rendements au plus faible coût.

En plus d’un sol généreux et de l’eau, le maïs a besoin de deux choses pour pousser : de l’engrais sous forme d’azote et d’éviter les attaques des petits vers de la pyrale, des petites mites qui l’ont élu meilleure pouponnière du siècle. Notre brillant laboratoire a repris mine de rien, les études de l’illustre botaniste Josia Braun-Blanquet, publiées en 1922 dans son livre “la Sociologie des Plantes”; un livre aujourd’hui épuisé, que j’ai réussi à acheter par internet car l’Université agronome de Bradford se débarassait de ses vieux bouquins, jugés inutiles pour l’enseignement d’un agriculteur moderne.

Pourtant “la Sociologie des Plantes” de Braun-Blanquet et les “Cours d’Agriculture” de Rudolf Steiner, inventeur de la biodynamie, devraient être les deux ouvrages de référence sur la table de nuit de tout agriculteur.

De quoi s’agit-il? Planter le maïs avec deux autres plantes : l’une va le protéger des prédateurs, l’autre va lui donner de l’engrais et attirer les insectes auxiliaires, qui vont le débarrasser des nuisibles.

La première est une graminée la Pennisetum purpureum, plus connue sous le nom d’herbe à éléphant, car elle pousse jusqu’à 3m de haut et fait le délice de tous les Dumbo du Kenya. C’est aussi le pécher mignon de la pyrale une petite mite qui détruit le maïs, qui la préfère de beaucoup. Mais voila, dés que la petite mite a pondu dessus, notre herbe à éléphant qui connait la musique, sait parfaitement se défendre : elle produit une résine qui digère les oeufs de pyrale. La nature est bien faite n’est ce pas? En plus les racines de notre pennisetum n’occupent pas du tout le même terrain que celles du maïs : elles plongent bien plus profond, empêchant toute érosion du sol et favorisant une bien meilleure pénétration de l’eau tout en retenant l’humidité pour le maïs qui en a bien besoin en plein été. Notre herbe empêche l’évaporation. Pas mal.

La seconde plante que l’on sème est une légumineuse, le Desmodium Ssp, une sorte de haricot. C’est bien connu, les légumineuses sont championnes toutes catégories pour fixer l’azote de l’air dans le sol, grâce à leur nodosités racinaires et aux mycéliums de champignons avec lesquels elles sont associés. Donc plus besoin d’engrais pour le maïs. Cet azote là, contrairement au synthétique minéralisé, est complètement assimilable par le maïs. En plus les desmodiums font des jolies fleurs roses en forme de gueule de loup, qui attirent toutes les mini guèpes coquettes bien plus que le dernier parfum à la mode. Ces guèpes ont pour plat favorit justement les petites mites qui aiment tant notre herbe à éléphant. L es desmodium peuvent fixer entre 200 et 250 kg d’azote par hectare. Si d’aventure, il y en a trop pour notre maïs, en agriculture les excès sont pires que les carences, et bien notre desmodium provoquera la pousse d’astéracées, les petites herbes médicinales à fleurs qui elles aussi font le bonheur de nos guèpes et pollénisateurs.

Alors pendant qu’on y est, profitons en et plantons autour de notre champs des astéracées comme le tournesol ou bien le fameux Yacon Smallanthus sonchifolia, de la même famille et des radis comme le Raphanus sativus niger, le radis noir, ou la maca, lepidium meyenii, qui apporteront leur dose de soufre et éloigneront les prédateurs de nos astéracées…

Résultat? Au lieu d’une seule récolte de maïs, nous avons encore plus de maïs et un bon fourrage pour les vaches et une récolte de tournesol et une récolte de yacon qui nous servira de sucre même aux diabétiques et des radis noirs et de la maca plein de vitamines. Pas mal?

En plus on aura un beau champ tout vert, plein de fleurs et de vie. Car pour avoir une vrai bonne récolte, on n’aura pas labouré, les semis du maïs et de desmodium se font directement, semis direct sans labour et le reste à la volée. Pas trop fatigant tout cela. En plus le Pennisetum et le desmodium sont des plantes pérennes; une fois qu’ont les a planté c’est bon pour les années suivantes et le champs sera toujours vert et toujours fertilisé et humide.

A côté de ce protocole de culture du maïs, en Argentine nous en avons lancé un autre, histoire de décomplexer le paysan qui s’occupe du potager. Nous l’avons appelé le protocole de l’Inca, car il est inspiré des anciennes techniques décrites par les fouilles archéologiques non loin de Puno au Pérou, autour du lac Titicaca qui est encore utilisé par les indiens Hopi au Sud des USA :

Dans la même parcelle, on a planté toutes les variétés possible de maïs des Andes imaginables, toutes les couleurs de graines. Notre paysans a absolument voulu travailler la terre, bien qu’on lui ai dit que ce n’était pas la peine. Qu’est ce que vous voulez, s’il ne travaille pas, il est convaincu qu’il ne récoltera rien. Tout travail mérite salaire, même si cela ne sert à rien.

Au pied de chaque maïs, on lui a dit de planter une fève, un haricot et un petit pois et au milieu des rangés, des graines de potirons et autres cucurbitacées. Au Nord, face au soleil austral, du yacon, au sud du tournesol et tout autour bordant l’herbe des radis et du maca. Sa petite parcelle c’est ainsi transformée en un véritable village de plantes où toutes jouent un rôle pour la communauté et s’entendent en parfaite harmonie, enrichissant la terre et préservant l’eau. Tout pousse à merveille et nous attendons 7 récoltes au lieu de notre seule récolte de maïs.

Cela laisse présager de superbe bombances gastronomiques et donne de l’espoir quant au futur de la sécurité alimentaire de la planète.

Voila ce que j’appelle une belle démonstration du design agricole.

Voila un exemple que l’on doit suivre si l’on ne veut pas subir les grincheux alarmistes qui veulent vous vendre leurs chimie fort douteuse. Merci Professeur Prickett.

Décembre 1984, Il y a tout juste 25 ans, souvenez vous : Bhopal, des centaines de milliers de morts que l’on ne finit plus de compter. A Bhopal, Dominique Lapierre qui se bat depuis 25ans pour aider les survivants à se soigner et vivre ; il a créé une fondation en leur léguant tous ses droits d’auteur ; les Lapierre se démènent à travers la planète entière pour que cela n’arrive plus jamais.

Si on avait expliqué aux paysans indiens qu’ils pouvaient se passer de pesticide pour faire la Révolution Verte, on n’en serait pas là. On ne construit pas une usine pas rentable.

Souvenez vous du Zyclon B des camps Nazis, de ses 5 millions de morts ; plus récemment des projectiles organophosphorés reçues par les Kurdes gazés de Halabja en 1988, Falloujah en 2004, le Liban en 2006 et j’en passe et des meilleures… voici quelques produits dérivés de la recherche sur les pesticides. Pensez y ; ayez en tête le type d’industrie que vous soutenez au moment d’acheter vos produits phytosanitaires. Herbicides et pesticides servent à tuer.

Il ne sert à rien de tuer aveuglément la nature. Renseignez vous sur la vie et comment cela marche d’abord. Vous y gagnerez au centuple en appliquant des protocoles de culture tels que nous avons décrits aujourd’hui.

Jour de fête chez les gauchos

November 26th, 2009

gauch03Nous sommes au dessus de Salta, le Nord Ouest Argentin, à l’endroit même où s’est décidée l’indépendance de l’Amérique latine, l’Estancia d’où est parti le général Arenales pour libérer les Andes de ses congénères espagnols.

“ L’Ange de la victoire guide mon étendard : suivez sa course vers l’indépendance et la gloire… suivez Arenales : celui qui vole de triomphe en triomphe pour que mon armée scelle sur tous ces champs de bataille, la complète émancipation du sol INCA.”

plaque

1812. Le Général San Martin, fondateur de l’Argentine, en grand publicitaire, s’adresse aux Indiens Calchaquis Diaguitas pour leur présenter son bras armé, celui qui reprend l’étendard de l’illustre Güemes qui se meurt sur le champ de bataille. Salta est vaincue.

Pour chasser l’espagnol métropolitain, San Martin crée l’Inca blanc : le général Juan Antonio Álvarez de Arenales ;
Il servira juste le temps qu’il faut et tout comme l’Inca, le monde l’oubliera bien vite.gauch2

Ce dont le grand San Martin ne s’est pas rendu compte, c’est que sans le vouloir, ses paroles ont créé un mythe bien plus important dans l’âme argentine : en sortant l’Inca blanc de son chapeau, il vient de lancer le mythe du gaucho qui va désormais hanter le poète et la littérature de l’Amérique du Sud comme le corbeau d’Edgar Alan Poe.

gauch01Le Gaucho avant tout, c’est l’indien qui va répondre à l’appel de San Martin. Gaucho vient de Huachu, en Quechua, la langue des Andes, c’est l’orphelin. Celui qui n’a plus de devoir envers sa famille, ou plus de famille du tout et peut se sacrifier à « la complète émancipation du sol INCA ».

Ce jour là, une armée s’est levée des montagnes, mue par l’espoir d’une société où tous seraient reconnus sur un pied d’équivalence. Voilà comment fut « vendue » aux indiens l’Indépendance de l’Argentine. Voilà ce que doivent aux gauchos, ceux qui sont devenus caciques à la place des caciques Espagnols.

gauch02Le gauchos, lui, restera toujours orphelin de la liberté. Ni mercenaire, ni soldat, l’homme se réveille sur la brèche de l’apocalypse, prêt à tous les exploits pour donner son âme à la juste cause. Puis, gentiment, il rentre dans le rang pour s’occuper des siens et de son troupeau.gauch4

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Mais s’il n’a plus personne à protéger; il fuira son cœur, ses montagnes ingrates et errera dans la pampa immense, à la mesure de sa mélancolie, de ses espoirs évanouis, de son blues ; dans la nature, sa maudite sœur de toujours.
Son compagnon? Le Nahual, le double animal des indiens d’Amérique, celui qui fait sortir Pablo de lui même, seul avec son couteau pour terrasser un puma de 2,5m en train de manger ses poules. Sans crier gare, notre gaucho s’est transformé en  jaguar.

Aujourd’hui, c’est un grand jour : c’est la fête, la Santa Rosa de Lima, patronne de l’armée de libération et patronne de l’Estancia de l’Inca Blanc ; tous, ils surgissent des montagnes, en tenues d’apparat briqués à neuf sur leurs plus beaux chevaux péruviens, à la robe jais éclatante, au pas fier et cadencé, porter haut les couleurs de la liberté.

helicoAujourd’hui le Gaucho reprend son âme : 200 ans plus tard, pour la première fois depuis l’Inca Blanc,gouver le gouverneur de la Province de Salta descend de son hélicoptère pour leur rendre hommage.

Prier avec eux.

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Pour lui, ils ont tué 2 bœufs, fait chauffer l’énorme four communal une semaine entière et préparé l’asado et le guisado.

viande tripesviande cotevainde assietteviande cousueviande 5viande4

VIANDE3piedsIci, savoir trancher dans le vif, c’est savoir vivre. Manger, c’est tuer.

Aucun détour, aucune pudeur devant la mort.

Le guisado : toutes les parties tendres de l’animal sont marinées dans l’huile, le vinaigre, les herbes, l’ail et le piment ; enfin, recousues dans la peau de l’animal pour être rôties dans un four grand comme une maison, pendant 12 heures.

L’asado : les côtes et les abats sont préparés, les tripes tressées, les pieds paquets, les cœurs embrochés, les hauts de côtes et le Bife de Chorizo, le cœur d’entrecôte, tout pour le BBQ sur des braises agonisantes, à la limite de l’extinction pour une cuisson plus lente et pénétrante possible.

ASADO

Chaque morceau de cette viande, chaque bouchée de ce festin de 1000 convives, c’est de l’histoire qu’on croque, du rituel qu’on mâche, de la magie qu’on niaque. Le bœuf a été sacrifié et partagé comme l’ont fait les ancêtres. Les cubis de vins sont tirés à l’eau ardente et au Ferney Branca.

panoasado1

DéCOUPEC’est le plus beau jour de l’année. Le discret gaucho parle, sourit, se dévoile ; la femme, elle, reste à distance et impose le respect. chinita1Elles sont loin d’être des cantinières de régiment. Peu de femmes sont gaucho, et la plupart du temps c’est elles qui mènent la troupe ; elles portent la jupe en vraies amazones : on les appelle les chinitas, les p’tites chinoises, car les longues journées de soleil dans la poussière du bétail leur ont bridé à jamais leurs yeux d’indiennes burinées.chinita2

Aguardiente, Ferney, vin, nous sommes là pour saluer les ancêtres. Maîtres du Monde, les lassos volent, les taureaux sont arrêtés sur place, ou presque, enfin… c’est bien moins précis qu’un jour de travail ordinaire au corral. Le cheval a tout comprit ; il prend désormais les rennes ; l’homme est tout absorbé à l’euphorie de son mythe et le taureau exulte. Le mythe du rodéo des cowboys texans ? Rien à voir.

FETE12FETE16FETE19FETE8

FETE4FETE5FETE10FETE20FETE22FETE24FETE27FETE31FETE36FETE45FETE48FETE49Le gaucho, pour l’écrivain argentin, c’est le Faust, la Divine Comédie, le Don Quichotte du cru : Martin Fierro. Il fallait le trouver ce nom! Fier comme San Martin ! Mais pour faire accepter son héros Jose Hernandez l’illustre auteur, admiré par tous ceux qui comptent dans la littérature du XIX° siècle… en a fait un homme blanc qui va défendre le faible contre le méchant noir. Je caricature un peu, c’est plus vendeur. John Wayne en Sioux ça passe mal. Car ici le noir, c’est l’indien. Dans l’imaginaire argentin le plus souvent, un noir des Antilles c’est mieux qu’un indien. Ici la dignité a son échelle que l’indien n’a pas eu le droit de gravir pendant longtemps. Heureusement les choses changent, Dieu merci.

Martin Fierro, c’est ainsi que le jeune Jorge Luis Borges, l’icône absolue du blues argentin, a nommé son premier groupe… de poésie engagée. Le gaucho pour lui c’est la ressource ultime de l’âme de l’Amérique du Sud. Pour Borges et ses compères c’est avec lui que doit s’incarner l’esprit du jeune continent, rechercher en lui toutes ses ressources pour s‘émanciper de la lointaine Europe si pesante au jour le jour. Il faut créer quelque chose de nouveau.gauch1

Mais Borges est resté enfant d’Ulysse et le gaucho enfant de l’Inca. Ils se sont ignorés. C’est le drame du continent. Pourtant, sur toutes les routes d’Argentine, au moindre détour d’un désert, il y a des autels au Gauchito Gil sous un grand caroubier, le robin des cactus. On n’en parle pas. C’est un truc de pauvres. Tous les humbles lui apportent une libation pour demander un miracle. Le saint gaucho ne sera jamais reconnu.

Toujours un caroubier. L’arbre qui fertilise le sol. Le Gaucho est encore une fois plein de ressource. Il montre la voie; écoutons l’indien qui est en nous.

En l’ignorant, il y a tellement de choses à côté desquelles nous passons. Nous sommes trop souvent habitués à appliquer les mêmes recettes partout; si elles sont gagnantes ici, elles ne le sont pas forcément là. Stop. Un peu d’imagination. L’Argentine en 10 ans vient d’inonder son territoire de soja transgénique, sans penser une minute à chercher à comprendre ce qu’elle détruisait. Cette année le gaucho au chomage fait des piquets de grève sur les routes. Rien ne va plus. Halte. Ouvrons nos sens. A la veille du bicentenaire de la création de l’Argentine, changeons, écoutons l’indien, nous avons tout à y gagner.

gauchitoalta

De la biodiversité plein les dents

November 9th, 2009

Comment protéger la nature avec un dentifrice?
foret de verveine
1200 plantes différentes. c’est ce que nous avons relevé sur les 40 000 hectares où nous travaillons dans le Nord Ouest argentin. En 3 semaines. En réalité nous en avons trouvé un peu plus de 400; le botaniste sait qu’il ne voit pas tout. Lorsqu’il voit une plante dans un bout de nature qu’il arpente pour la première fois, il sait que pour chaque plante trouvée, il en loupe deux. En quelque sorte, un botaniste c’est un peu un modeste vantard.

1200 plantes c’est 1/5 des plantes européennes. 6000 plantes constituent la biodiversité de toute la France, l’Angleterre, la Belgique et l’Allemagne réunies. Sur ces 6000 plantes, peut être 2000 sont comestibles, 1000 sont excellentes. Dans un supermarché? vous en trouverez 27 à tout casser. Nature abondante et société de pénurie, culture de pauvreté?

Les cinq dernières années de sa vie, je retrouvait dés que possible, à la sortie de son bureau, Théodore Monod, le grand naturaliste disparu depuis. Nous allions taquiner l’absurde: toutes sortes de méduses, de crevettes et de crabes sur les quai de l’ile Saint Louis, quais de Seine, à Paris pour parler plante et liberté.

La biodiversité c’est une belle chose, alors on la protège. Un vrai bijou de famille que l’on met à la banque dans les tréfonds d’une ile au large d’Oslo : la Banque Globale des Semences du Svaalbard. “l’Arche de Noé de notre héritage biologique planétaire” annonce Jens Stoltenberg, le premier ministre norvégien. Quand on sait que les inventeurs des herbicides participent à ces expériences, où va donc se cacher la vie, la liberté?

Arche de Noé. Après nous le déluge. Pourtant vivre c’est évoluer. Si l’on retire ces graines de la vie à quoi bon. La meilleure façon de préserver la biodiversité n’est ce pas plutôt la reconnaitre, l’utiliser, la comprendre, la vivre?

1200 plantes dans un domaine qui élève 7000 têtes de bétail, ce n’est pas non plus la meilleure idée pour protéger la nature. Pourquoi les protéger d’ailleurs? Avant notre arrivée tout le monde ici ignorait ces plantes; elles gènent, le bétail ne les mange pas, elles poussent au milieu des cultures, elles envahissent les pâturages; “yuyus”, mauvaises herbes. Les plantes, le paysan, connait pas. La biodiversité fait peur, on la combat, on l’éradique pour avoir de beaux champs bien homogènes. La biodiversité? Qu’est ce que c’est? le plus grand choix de téléphones portables?

Seulement quand vous êtes à 3 heures de piste du premier supermarché, de la première pharmacie, comment vous faites? Il suffit d’une rivière en crue pour rester coincé. Eh bien on fait quand même tout venir de la ville, sauf la viande bien sûr. Si vous êtes malade, on attend que cela se passe.

Ici, c’était la terre des Indiens Calchaquis Diaguitas. En Argentine, c’est bien connu, il n’y a plus d’indien. Ceux qu’ont épargnés les blancs ont été rattrappés par la grippe. En 1621 le Duc de Palota se plaignait déjà auprès du roi d’Espagne du manque de main d’oeuvre, décimée par les épidémies amenées par les blancs.

Les indiens d’aujourd’hui ne se reconnaissent plus dans leurs ancêtres. C’est pas chic d’être indien. C’est comme si tous venaient d’Espagne. Le blanc, la grippe, l’autre grande plaie que désignent toutes les fouilles archéologiques, c’est la carie, le mal de dent. Pas un crane précolombien n’a de dents saines. Quand les nouveaux propriétaires sont arrivés, il y a cinq ans, presque plus personne n’avait de dents. La priorité a été de faire venir un dentiste.

La grippe, les caries? Ici, on a toutes les plantes sous la main pour soigner. Mais personne ne les utilise plus. Un truc de vieille bonne femme, d’indien, pas de blouse blanche pour vous regarder dans la bouche, pas sérieux tout cela.

Heureusement les budgets de la recherche pharmaco ont chuté, la curiosité des gens s’est éveillée, Claude Levy Stauss est passé par là pour nous dire que les indigènes pouvaient avoir des culures aussi intéressantes que les notres… un sans culotte de l’esprit colonial.

Les Américains ont fait le blocus de Cuba. A la Havane, des médecins géniaux se sont retrouvés sans médicaments. Seul salut, la débrouille. Ils se sont retournés vers les savoirs alternatifs, les savoir anciens avec leur esprit scientifique. Comprendre les plantes et écouter les vieux herbalistes… un peu d’ethnobotanie, c’est passionnant : la rencontre de la botanique, de la médecine et de ses essais cliniques, de l’ethnologie des usages locaux des plantes. L’homme dans la nature. Tout un monde. Les plus brillants esprits d’Amérique du Sud ont emboité le pas dans les années 80 et aujourd’hui une grande révolution est en marche.

Les dents?
Il y a du maca pour les minéraux et les vitamines, et plein d’autres plantes pour renforcer les défenses immunitaires. L’amarante aussi, bourrée de calcium, de magnesium, de phosphore et en plus les éléments qui permettent de les fixer dans les os et les dents.

Les caries? Aloysia triphylla

Des gensives sensibles? le Bulnesia sarmentoi

La grippe? il y a le Berberis buxifolia (véricide des virus de la grippe A et B) et l’Eupatoire.

Un rhume? le Quebracho blanc, l’Acanthospermum hispidum, le Lomatia hirsuta, le Turnera afrodisiaca…, une toux? le Conyza bonariensis, le Geoffroea decorticans…

Attention, il faut savoir comment les utiliser. Au delà de la connaissance des familles de plante, il faut étudier la toxicité de chacune d’elles. Il ne faut pas prendre les plantes à la légère, si elles peuvent soigner, elles peuvent aussi tuer. Sans tomber dans une psychose à deux sous, mieux vaut s’adresser à un spécialiste.

Le but est ici d’avoir de quoi subvenir aux premiers soins. Etre plus indépendant de la ville. Faire comprendre la biodiversité, pour l’utiliser. Pour cela il faut nommer les plantes. C’est la première étape pour les protéger. Après? Donner les protocoles pour réaliser des teinture mères de celles qui sont les plus recherchées. La teinture mère permet de sortir les principes actifs choisis des plantes et de les conserver au mieux pour soigner.

Teintures mères, phytothérapie, l’Argentine pionnière mondiale du soja transgénique n’est pas le marché le plus porteur pour lancer une production rentable. Il faut penser à autre chose. Puis, en discutant avec l’adorable responsable édenté qui s’occupe du potager, sur les manières traditionnelles de macher la feuille de coca, il m’indique une plante qui remplaçait le bicarbonate de calcium pour faire précipiter l’alcaloïde. Voila, ça y est. Le bica c’est la base du dentifrice. S’il y a une source de bicarbonate mieux acceptée par l’homme, pourquoi ne pas l’utiliser pour faire du dentifrice? Le dentifrice c’est un produit utilisé tous les jours par tous, c’est peut être la solution à notre question.

Coups de téléphone, rendez-vous avec la marque la plus respectée de dentifrice d’Argentine. En parallèle, direction l’Université la plus proche, l’Université dentaire de Tucuman et la Fondation de recherche en botanique d’Argentine.
Les Argentins recherchent un dentifrice alternatif au fluor, que de nombreuses études scientifiques commencent à critiquer: excès de fluor, conséquences sur l’organisme humain et pollution de l’environnement.

Le deal est fait. Cinq formulations sont établies. L’Université et la Fondation l’étudient pour approuver et retoquer les concentrations, les contre-indications éventuelles. Nous sommes en passe de sortir le premier dentifrice bio issu du commerce équitable. Mais surtout le premier produit issu de l’ethnobotanique qui soit élaboré en collaboration avec les détenteurs de cette culture ancestrale validée et mise en oeuvre par la science moderne.

Tous à vos brosses à dents, grâce à vous 20 000 hectares vont rester sauvages, des hommes vont retrouver leur histoire et leur vérité spirituelle. La feuille de coca est le langage des Andes; c’est la base de tous les échanges entre les hommes et de tous les échanges des hommes avec les Dieux. C’est le ciment de ces civilisations depuis plus de 3000 ans.

La navette spatiale Atlantis travaille pour l’agriculture

May 12th, 2009

Pendant que tout le monde s’intéresse au futur du satellite Hubble, nous avons mis la navette spatiale Atlantis de la NASA au service de l’agriculture grâce à notre génial collaborateur Alain Gachet.

Pendant ses révolutions autour de la terre, la navette spatiale Atlantis mitraille notre planète de photos et de détections radar qui plongent jusqu’à 30m sous le sol. Ces images sont récupérées par Alain qui les décrypte à sa manière. Alain, ingénieur de l’Ecole des Mines de Paris, grand explorateur de terrain et géologue trouveur de pétrole pour Elf/Total pendant 20ans, connait la morphologie de la terre mieux que tout. Avec les images de la navette spatiale, il épluche littéralement la terre comme un oignon, et met à jour toutes ses strates.

Grâce à ce travail nous trouvons de l’eau pour l’agriculteur. Exemple du traitement d’image radar au Pérou, à Lambayeque, un terrain désertique épuisé par les mauvaises pratiques agricoles de l’homme qui a accéléré la tendance du lieu à se désertifier.

sasape-imag-satelite-bajaVoici le domaine pour lequel nous sommes consultés plaqué sur l’image satellite de surface.

Perou_SASAPE Watershed3

Alain passe à l’image radar pour comprendre comment fonctionne l’eau dans cette géologie; où sont les bassins collecteurs, dans quelle direction se versent-ils; quels sont les points GPS exacts où l’on doit forer pour avoir une source d’eau de manière durable; à quelle profondeur doit-on forer.

Ici nous nous interessons uniquement aux réserves d’eau qui se renouvellent en permanence. Nous ne touchons absolument pas aux nappes phréatiques qui pourraient s’épuiser par une mauvaise gestion et créer une catastrophe naturelle à long terme.

Perou_SASAPE Water2Sur cette image nous sommes sous le sol, nous suivons les mouvements de l’eau. En surface on ne se doute de rien.

sasapesurfaceToujours plus profond nous allons à environ -30m.

Perou_SASAPE relief2

En utilisant cette technique Alain a pu trouver de l’eau pour le Darfour. Les Nations Unies par la voie du directeur général de l’Unesco viennent de le remercier d’avoir été à l’origine du sauvetage de plus de 300 000 réfugiés au Darfour. Désormais le Pentagone en a fait son allié pour de nouvelles mission pour trouver de l’eau en Irak, en Afghanistan, en Ethiopie, en Somalie…

Pour l’agriculture le travail d’Alain nous permet de prendre du recul et comprendre comment le terrain fonctionne. Il nous permet de comprendre les processus d’érosion et d’évolution du terrain en macro échelle.

Exemple en Argentine : là nous voyons l’Amérique du Sud depuis la navette spatiale

pampa-grande-argentina-location-mapLes carrés noirs sont vraisemblablement des espaces censurés par les Américains, peut être l’armée? Bon rapprochons nous du domaine :

salta-zoomed-area-landsat-3d2Toujours plus prés. Bon là on a visé un peu trop haut; on tombe sur le lac dans lequel se verse l’eau qui vient de l’estancia que nous conseillons.

coronel-mandes-synclinorium2Descendons un peu et traitons l’image de manière à pouvoir comprendre l’évolution géologique, les différentes roches en présence, l’impact et le travail de l’eau sur le terrain.Tout d’abord une image d’ensemble traitée de manière à avoir une bonne idée des grandes tendances édaphiques de la région.

pampa-grande-argentina-location-map1-2Grâce à cette image nous comprenons tout de suite l’impact climatique sur le domaine pour lequel nous sommes consulté.

L’eau vient intégralement des nuages en provenance de l’Amazonie. Nous sommes pieds et poings liés au devenir de la fôret dense. Tous les flan Est sont verts. La propriété se trouve exactement à la frontière avec le début du désert. Une position trés fragile qui nous poussera à être trés prudents et à rechercher tous les moyens pour amortir les effets du réchauffement de la planète. Au vu de cette image, ce doit être notre première priorité :rendre vert ce domaine qui ne l’est pas vu de l’espace, planter de arbres, mieux gérer les ressources d’eau.

Rapporchons nous un peu plus.

fond-landsat-7-4-2-et-transectsDécidément le terrain est bien moins vert qu’il ne pourrait être, bien moins que les espaces non touchés par l’homme. Que se passe-t-il?

fond-topo-couleur-et-transectsToute l’eau du domaine se dirige vers B’ et l’on dirait que rien ne pousse là.

Etudions les coupes de terrain que nous fournit la navette depuis l’espace :

coupe-abTout le domaine est en érosion totale. Nous sommes en présence d’alluvions qui partent toutes vers la rivière. Voyons de l’autre côté sur les autres axes choisis sur le domaine sur de grandes distance afin de mieux comprendre le phénomène :

coupe-cdCe qui sur le terrain semble plat ne l’est en fait pas du tout. La composition du sol rend la situation trés préquaire à long terme. Nous sommes en fait en phase de transformation en canyon. La situation est grave mais pas irréversible si l’on se met tout de suite au travail. Il faut protéger les endroits qui montrent des signes d’érosion avec beaucoup plus de sérieux que nous le pensions après notre étude de terrain. Il faut circonscrire les lieux en danger de tout accés du bétail. Rapprochons nous :

zoom-pampa-grande-landsat-transectscoupe-ab1Si nous ne faisons rien tout va tomber. Il faut stopper tout utilisation de produits chimiques pour desherber, interdire le glyphosate sur le domaine, car il faut renforcer par tous les moyen ce qui peut stabiliser les alluvions. Préserver la mooindre plante qui puisse retenir le sol de partir avec l’eau et la pente. Il faut planter des arbres pour empêcher l’érosion.

Sans l’expérience du terrain nous n’aurions pas cette analyse bien sûr, mais l’imagerie fournie par la navette spatiale et les connaissances et l’interprétation d’Alain Gachet, nous permettent désormais de placer nos priorités. C’est une révolution pour l’agriculture et le développement durable.

La navette spatiale nous conforte dans notre choix d’agriculture naturelle pronée par le vieux sage Masanobu Fukuoka. Utiliser tous les moyens pour comprendre la nature et tenter de s’en faire une alliée pour cultiver et nourrir les hommes.

Le projet T’ikapapa : 3 médailles internationales pour la sécurité alimentaire et le développement

September 24th, 2008

Depuis 2004 nous sommes consultants pour le projet T’ikapapa dans les Andes pour

fao-med-filteredrevaloriser au Perou, les origines de la pomme de terre mondiale et sa biodiversite. Nous suivons son developpement, son agriculture bio, son caractere equitable, la creation de lignes de produits, leur design et esthetique, leur distribution. Le projet Tikka papa a ete recompense par les 3 prix internationaux pour l’environnement et le developpement les plus prestigieux du monde.

La médaille d’or 2006 de la FAO pour la sécurité alimentaire

Le SEED AWARD 2007 des Nations Unies, du PNUE et du PNUD – Programme des Nations Uniesseed award pour l’Environnement et Programme des NU pour le Développement.

Le NEWSWEEK et BBC WORLD CHALLENGE 2007 élu par les telespectateurs meilleur projet de développement de l’année.

bbc_world.news_week-filteredbbc world challenge