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‘Sols & agriculture’ Categorie

Les vaches nous parlent de santé

July 25th, 2009

vachefleurfaceL’essentiel des maladies de la vache proviennent de son alimentation.

C’est la biodiversité de sa nourriture qui construit ses défenses immunitaires; mais attention aux excés, ils peuvent détruire ces défenses immunitaires en un clin d’oeil.

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C’est la même chose pour l’homme. Chez la vache cela se voit quasi instantanément; l’homme, on s’habitue à ses faiblesses passagères. La vache, un déséquilibre dans sa nourriture se répercute immédiatement sur son poil, au coin de ses yeux,  la propreté de son arrière train, le gras de son pelage, ses bouses… La vache nous parle de son état de santé en permanence : il faut l’observer et corriger son alimentation pour sa santé.

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Sinon ces excès vont provoquer des mamittes, des parasitismes, jusqu’à des avortements et des morts de veaux à la naissance.

Comment cela peut se produire ?

Un champs est dominé par le trèfle, la vesce et le lotier. Le trèfle n’a rien de mauvais en soi, bien au contraire il est essentiel pour la pousse des graminés; mais en excès ces légumineuses apportent trop d’azote au menu quotidien de la vache : tout de suite les bouses de vache deviennent de plus en plus liquides. vachegratte

Puis l’arrière train de la vache se salit; des petit cristaux noirs apparaissent aux coins des yeux; le ventre devient également sale et le poil du garrot part dans tous les sens. Quelques jours après, si son menu ne change pas, la vache commence à lécher son flan arrière, puis se gratter sérieusement et c’est un début de parasitisme…

Si les 2/3 du troupeau présentent les mêmes symptômes, il faut prendre la chose au sérieux et agir. Sans compter que dés que le trèfle blanc Trifolium repens fleurit il produit du cyanure; un petit veau ne peut pas y résister.

En fait il se passe exactement la même chose que si un homme faisait la feria et buvait en se goinfrant toute l’année. La vache, par ces signes, nous dit qu’elle mange plein de sucres qui fermentent ultra vite associés à trop d’azote… c’est la fête, seulement il faut de la modération en tout. Avec les signes qu’elle nous envoie, la vache nous montre qu’elle a besoin de fibres utiles; des fibres mûres constituées de sucres très lents.

Si l’on ne respecte pas ce que la vache nous dit, c’est la facture du vétérinaire qui va augmenter. Le fermier se met à investir dans une ribambelle de vaccins pour lutter contre une mamitte, un parasitisme, une langue bleu… en réalité il ne fait que casser le thermomètre, il ne fait que soigner le signe d’un déséquilibre bien plus profond sans s’attaquer au réel problème qui aura des conséquences bien plus graves à terme. Le problème résolu à un endroit, réapparaitra à un autre.

Ces observations qui étaient partagées par tous les éleveurs auparavant, ne sont quasiment plus enseignées dans les écoles d’agronomie. Le Dr Bruno Giboudeau, vétérinaire passionné d’alimentation a soulevé le problème en tentant d’apporter un solution aux éleveurs à travers sa méthode OBSALIM, Observation alimentaire, comme son nom l’indique. Chez SOS SOiL, nous sommes en plein dedans, en Amérique comme en Europe.

En fait, les excès sont bien plus graves que les carences. La vache est faites pour manger de l’herbe et de la fibre. Mais la grande majorité des fermiers aujourd’hui dans le monde leur donnent du mais et du tourteau de soja.

En Argentine plus de 80% des vaches sont élevées en Feed-lot, sorte de camp de concentration pour ruminants, avec comme nourriture du tourteau de soja OGM, résidu de la presse pour produire du biodiesel. Ces vaches en milieu artificiel n’ont plus les ressources pour fabriquer leurs défenses immunitaires et donc les vétérinaires locaux les bourrent d’antiparasites et de vaccins en tous genres… Aprés ces vaches sont mangées par l’homme; tous ces produits lui sont transmis…

Le problème réside aussi peut être dans un éblouissement par la course technologique qui pousse le fermier à confondre productivité et rentabilité. Les paquets OGM tout préparés, qui comprennent herbicides, fertilisants et semences génétiquement modifiées, augmentent de prix chaque année de 25 à 30%. Les médicaments et les vaccins… il en faut chaque année plus…

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Mais en France ou en Belgique, il n’y a pas officiellement de semences OGM… excepté lorsque ces semences sont achetées en Espagne et passées en France, sous l’oeil bienveillant du douanier, pour être plantées fièrement avec l’air malicieux du paysan rebelle à la loi… De toute façon ce tourteau de soja transgénique est importé du Brésol à moindre cout, quant on veut. Selon Greenpeace, chaque Français a abattu sans le savoir 450m2 de forêt amazonienne, dédiée désormais à la culture de soja transgénique pour nourrir ses vaches et faire du lait et de la viande.

Lorsque les vaches sont tout simplement envoyées paitre dans un beau pâturage; pour bien faire chaque année le paysan gardera un bout de sa terre pour faire du foin pour l’hivers…

Ce foin il voudra qu’il soit le plus riche possible et donc il y mettra toujours plus d’engrais. Toujours plus et voila dans le champs une explosion de pissenlits Taraxacum off. … c’est le stade 1, le champs devient tout jaune. Puis c’est au tour des boutons d’or et Ranunculus acris et des rumex obtus Rumex obtusifolia... C’est le stade 2, lorsque les nitrates du sol ont tendance à se transformer en nitrites pathogènes pour l’animal et pour l’homme qui mange l’animal ou qui boit son lait. Les nitrites 3+, forment des ions beaucoup plus actifs que les nitrates 2+, ils ont la particularité de flinguer tous les antioxydants. Alors attention.

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Là encore, bio ou non, l’agriculteur met de l’engrais sur son champs sans se poser de questions quant à l’état de son sol.

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Et puis, le fumier est-il réellement composté? Les bactéries ont elles eu le temps d’effectuer leur rôle? avec le froid de certaine région cela peut prendre des dizaines d’années… le tas de compost sur la photo est pathogène pour le bétail. Personne ne s’en rend compte et l’hivers venu les vaches vont en souffrir…

C’est pourquoi il est impératif d’observer également les plantes indicatrices. C’est elles qui peuvent nous renseigner sur la qualité du fourrage et l’action (ou l’inaction) qui doit être lancée pour assurer la santé du bétail.

Ainsi au cours de chaque mission nous tentons de former les paysans afin qu’ils puissent réagir le plus en amont possible, de manière à prévenir tout trouble de santé possible. Lorsque le paysan investit dans un diagnostique de 2/3 jours par nos soins, cela lui lui revient en général moins de 10% de ce qu’il devrait payer en vétérinaire et drogues en tout genre si l’on n’était pas intervenus. Notre but est surtout de le former afin qu’il reçoive les clefs d’une formation qui li servira pour toujours.

C’est ce que nous faisons en Europe, en France, en Belgique, en Espagne, où nous avons des viandes fabuleuses, mais surtout, c’est ce que nous avons la chance de faire en Argentine, que nous aimerions voir re-produir cette viande qui était la meilleure du monde comme au siècle précédent.

C’est un travail de passionné qui demande une rigueur ferme au niveau de la traçabilité de la bête, mais aussi de la durabilité de la production, au niveau de sa nourriture avec les meilleurs pâturages naturels, de son emprunte carbone avec le recyclage des pollutions que produisent 7000 bêtes sur 40 000ha et surtout dans la préservation des espaces sauvages qui sont des puits sans fonds de biodiversités et des recours quotidiens apportant des solutions tant pour la santé des bêtes que pour le devenir du domaine.

Enfin si l’on aime la viande, il faut que cela soit un plaisir d’exception. Il ne faut pas en manger tous les jours, seulement accepter le meilleur, des meilleures provenances. Un quinotto, un plat de céréale et légumineuse bien cuisiné sont équivalent en protéine à un steak de boeuf,  mais 10 000 fois inférieur en énergie équivalente pour le produire, donc d’une empreinte carbone bien moindre. C’est pourquoi la viande doit rester un plaisir d’exception. Comme pour les vaches, il faut que nous multiplions la biodiversité de nos aliments pour diminuer la facture de notre médecin…

Argentine 8 : planter des arbres c’est bien, les utiliser pour la sécurité alimentaire c’est mieux

July 7th, 2009

Comment utiliser un arbre pour assurer la sécurité alimentaire?

Pour diversifier les revenus, les ingénieurs agronomes argentins ont eu la très bonne idée de s’intéresser à la plantation de noyers.

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Il se trouve que les noix se vendent un bon prix en Argentine et la demande est là. De plus, les noyer font un bois de bon rapport, alors pourquoi pas participer à l’effort mondial pour planter des arbres, si cela peut aider à la lutte contre le réchauffement planétaire.

Mais planter 8500 noyers d’un coup, cela va faire à terme, une forêt qui va enlever du pâturage aux bêtes. Le feuillage dense et l’architecture basse du noyer va complètement stopper la production de fourrage en dessous.

Autant de noyers vont rendre impropre au pâturage plus de 60ha. Sans compter la véritable prolifération de plantes étrangères qui peut bouleverser l’équilibre écologique du domaine et les déjections de cyanures du brou de noix des enveloppes de la coque qui peut provoquer de graves pollutions et ralentir la pousse des plantes alentour.

Planter des arbres peut rapporter beaucoup plus, c’est là que nous intervenons :
Il faut faire du noyer un allié et tenter de réfléchir sur tout ce qu’il peut apporter. Il faut maintenir la logique de développement durable de l’ensemble de la propriété et intégrer les noyers pour qu’ils participent à l’effort général.

Que peut bien apporter un arbre comme le noyer ?

  • Le noyer fixe environ 200kg d’azote par an, de l’air dans la terre.
  • Il entretient autour de lui tout un réseau mycélien qui se construit de manière à diffuser les ressources en eau et minéraux, directement aux racines.
  • Il entretient la vie du sol en soutenant toute une activité bactérienne qui permet aux plantes de pousser.
  • Il fixe et retient le sol des zones en érosion, voire en danger de devenir des canyons, la plus grande menace du domaine
  • Pour le domaine il peut devenir un véritable amortisseur climatique contre les bouleverssements en cours, en protégeant du vent, du gel et par ailleurs en précipitant la pluie par les mollecules qu’il diffuse.
  • Les arbres sont vitaux pour l’équilibre alimentaire des chevauxchevaux; n’oublions pas que leur biotope originel est la clairière.

Quelles sont les priorités du domaine ?

Nous avons besoin d’engrais vert qui fournisse l’azote pour faire pousser notre fourrage.

Nous avons besoin à tout prix de renforcer la couverture végétale tant en surface, qu’en racines profondes pour stopper l’érosion et la progression des canyons.

Il faut donc mettre en place la Sylvo-agriculture :

L’expérience nous montre que la densité idéale d’arbres par hectare est de 50. Cette distance permet le passage des machines,
8500 arbres vont nous servir pour 170 ha.

Comment planter ces arbres ?

La distance entre les arbres :
Pour savoir à quelle distance les planter il faut faire le calcul suivant :

d = √A/n

d, la distance, A l’aire en question, n le nombre d’arbre. C’est ainsi que pratiquait Braun-Blanquet, l’inventeur de la phytosociologie.

Ainsi pour nos 50 arbres par hectare il faut planter 1 arbre tous les 14m.

Le type de sol :

Le noyer supporte très mal les excès d’eau. Il aime les endroits bien drainés, donc pas trop argileux. Si ce caractère n’est pas respecté, vous exposerez vos noyers à des maladies parasitiques. En Argentine, dans la région du NOA, le Nord Ouest, le parasite le plus courant est le Phytophtora , un champignon qui s’attaque directement aux racine et contre lequel les gens d’ici n’ont rien trouvé de mieux que d’amputer la partie atteinte de l’arbre, ce qui n’arrange rien pour son développement. Alors surtout éviter tout type de goutte à goute, etc.

Ne surtout pas travailler le sol avant de le planter. Si vous labourez, vous risquez de provoquer des semelles de labour et une déstructuration du sol qui condensera les argiles en blocs et freinera le drainage. C’est la meilleure manière d’affaiblir vos arbres et de les rendre vulnérables aux parasites, insectes et champignons.

Il suffit de faire un trou de la taille de la motte et de le planter. Punto y basta.

Pour garantir une pousse régulière et accélérée, nous allons procéder à la mycoforestation.

Deux techniques selon les conditions du lieu :

chenesSi vous avez une vieille foret à proximité, vous reliez les arbres tout juste plantés avec les vieux par des copeaux mis en surface pour faire « courir » le mycélium.

Sinon, vous procédez directement à  l’inoculation de mycélium élevé en laboratoire, qui, en se reproduisant, fournira directement aux racines de l’arbre, son eau et ses nutriments favoris dans les quantités idéales. Il faut toujours s’aider de la nature en faisant appel à ce qu’elle sait faire de mieux.

Voici la raison pourquoi il ne faut pas labourer autour des arbres, ni “gratter”, c’est la meilleure manière de casser toutes les relations mycelliennes et mycorhyzales, la symbiose que l’arbre et les champignons ont réussi à construire. Tout un travail que l’homme va détruire sous prétexte de vouloir “aérer” le sol, alors qu’il ne fait que destructurer sa nature profonde et rompre la dynamique des êtres qui en assurent son équilibre. Et enfin… personne n’a l’idée de labourer dans la forêt pour faire pousser les arbres.

Des arbres pour l’agriculture.

Avec une densité de 50 arbres par hectare, soit un arbre tout les 14m, aussi bien des plantations de cultures vivrières, que le pâturage pourront prospérer… et en plus chaque année vous aurez votre récolte de noix. Au bout de 20 ans vous aurez votre récolte de bois de première qualité.

Organiser la biodiversité

Il ne faut pas planter uniquement des noyers… pour réussir son coup il faut organiser la biodiversité et tout particuièrement lorsque l’on veut cultiver des graminées comme le riz ou le foin il faut planter des légumineuses: des acacias et autres mimosacées, ici nous avons le magnifique lapacho rose qui est aussi un arbre médicinal précieux pour soigner le cancer; ou bien, un autre légumineux comme le caroubier, qui non seulement est l’un des meilleurs engrais vert connu, mais aussi fournira un fourrage délicieux avec ses feuilles (mais attention, trés riche en azote) et des gousses comestibles trés riches, excellent complément alimentaire d’hivers.

Maitriser la pollution.

8500 noyers cela en fait des noix… au moins 12 000 tonne/an. Sur ces 12000 tonnes 7000 tonnes sont des déjections remplies de brou de noix, riches en cyanure et carbone. Une pollution ? Non, la matière première idéale pour fabriquer du bio diesel grâce au micro algues

La navette spatiale Atlantis travaille pour l’agriculture

May 12th, 2009

Pendant que tout le monde s’intéresse au futur du satellite Hubble, nous avons mis la navette spatiale Atlantis de la NASA au service de l’agriculture grâce à notre génial collaborateur Alain Gachet.

Pendant ses révolutions autour de la terre, la navette spatiale Atlantis mitraille notre planète de photos et de détections radar qui plongent jusqu’à 30m sous le sol. Ces images sont récupérées par Alain qui les décrypte à sa manière. Alain, ingénieur de l’Ecole des Mines de Paris, grand explorateur de terrain et géologue trouveur de pétrole pour Elf/Total pendant 20ans, connait la morphologie de la terre mieux que tout. Avec les images de la navette spatiale, il épluche littéralement la terre comme un oignon, et met à jour toutes ses strates.

Grâce à ce travail nous trouvons de l’eau pour l’agriculteur. Exemple du traitement d’image radar au Pérou, à Lambayeque, un terrain désertique épuisé par les mauvaises pratiques agricoles de l’homme qui a accéléré la tendance du lieu à se désertifier.

sasape-imag-satelite-bajaVoici le domaine pour lequel nous sommes consultés plaqué sur l’image satellite de surface.

Perou_SASAPE Watershed3

Alain passe à l’image radar pour comprendre comment fonctionne l’eau dans cette géologie; où sont les bassins collecteurs, dans quelle direction se versent-ils; quels sont les points GPS exacts où l’on doit forer pour avoir une source d’eau de manière durable; à quelle profondeur doit-on forer.

Ici nous nous interessons uniquement aux réserves d’eau qui se renouvellent en permanence. Nous ne touchons absolument pas aux nappes phréatiques qui pourraient s’épuiser par une mauvaise gestion et créer une catastrophe naturelle à long terme.

Perou_SASAPE Water2Sur cette image nous sommes sous le sol, nous suivons les mouvements de l’eau. En surface on ne se doute de rien.

sasapesurfaceToujours plus profond nous allons à environ -30m.

Perou_SASAPE relief2

En utilisant cette technique Alain a pu trouver de l’eau pour le Darfour. Les Nations Unies par la voie du directeur général de l’Unesco viennent de le remercier d’avoir été à l’origine du sauvetage de plus de 300 000 réfugiés au Darfour. Désormais le Pentagone en a fait son allié pour de nouvelles mission pour trouver de l’eau en Irak, en Afghanistan, en Ethiopie, en Somalie…

Pour l’agriculture le travail d’Alain nous permet de prendre du recul et comprendre comment le terrain fonctionne. Il nous permet de comprendre les processus d’érosion et d’évolution du terrain en macro échelle.

Exemple en Argentine : là nous voyons l’Amérique du Sud depuis la navette spatiale

pampa-grande-argentina-location-mapLes carrés noirs sont vraisemblablement des espaces censurés par les Américains, peut être l’armée? Bon rapprochons nous du domaine :

salta-zoomed-area-landsat-3d2Toujours plus prés. Bon là on a visé un peu trop haut; on tombe sur le lac dans lequel se verse l’eau qui vient de l’estancia que nous conseillons.

coronel-mandes-synclinorium2Descendons un peu et traitons l’image de manière à pouvoir comprendre l’évolution géologique, les différentes roches en présence, l’impact et le travail de l’eau sur le terrain.Tout d’abord une image d’ensemble traitée de manière à avoir une bonne idée des grandes tendances édaphiques de la région.

pampa-grande-argentina-location-map1-2Grâce à cette image nous comprenons tout de suite l’impact climatique sur le domaine pour lequel nous sommes consulté.

L’eau vient intégralement des nuages en provenance de l’Amazonie. Nous sommes pieds et poings liés au devenir de la fôret dense. Tous les flan Est sont verts. La propriété se trouve exactement à la frontière avec le début du désert. Une position trés fragile qui nous poussera à être trés prudents et à rechercher tous les moyens pour amortir les effets du réchauffement de la planète. Au vu de cette image, ce doit être notre première priorité :rendre vert ce domaine qui ne l’est pas vu de l’espace, planter de arbres, mieux gérer les ressources d’eau.

Rapporchons nous un peu plus.

fond-landsat-7-4-2-et-transectsDécidément le terrain est bien moins vert qu’il ne pourrait être, bien moins que les espaces non touchés par l’homme. Que se passe-t-il?

fond-topo-couleur-et-transectsToute l’eau du domaine se dirige vers B’ et l’on dirait que rien ne pousse là.

Etudions les coupes de terrain que nous fournit la navette depuis l’espace :

coupe-abTout le domaine est en érosion totale. Nous sommes en présence d’alluvions qui partent toutes vers la rivière. Voyons de l’autre côté sur les autres axes choisis sur le domaine sur de grandes distance afin de mieux comprendre le phénomène :

coupe-cdCe qui sur le terrain semble plat ne l’est en fait pas du tout. La composition du sol rend la situation trés préquaire à long terme. Nous sommes en fait en phase de transformation en canyon. La situation est grave mais pas irréversible si l’on se met tout de suite au travail. Il faut protéger les endroits qui montrent des signes d’érosion avec beaucoup plus de sérieux que nous le pensions après notre étude de terrain. Il faut circonscrire les lieux en danger de tout accés du bétail. Rapprochons nous :

zoom-pampa-grande-landsat-transectscoupe-ab1Si nous ne faisons rien tout va tomber. Il faut stopper tout utilisation de produits chimiques pour desherber, interdire le glyphosate sur le domaine, car il faut renforcer par tous les moyen ce qui peut stabiliser les alluvions. Préserver la mooindre plante qui puisse retenir le sol de partir avec l’eau et la pente. Il faut planter des arbres pour empêcher l’érosion.

Sans l’expérience du terrain nous n’aurions pas cette analyse bien sûr, mais l’imagerie fournie par la navette spatiale et les connaissances et l’interprétation d’Alain Gachet, nous permettent désormais de placer nos priorités. C’est une révolution pour l’agriculture et le développement durable.

La navette spatiale nous conforte dans notre choix d’agriculture naturelle pronée par le vieux sage Masanobu Fukuoka. Utiliser tous les moyens pour comprendre la nature et tenter de s’en faire une alliée pour cultiver et nourrir les hommes.

Argentine 6 : en agriculture l’important c’est la femme.

April 30th, 2009

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La réussite d’un projet agricole est avant tout la réussite d’un projet social.

Aujourd’hui l’agriculture en Argentine est essentiellement une affaire d’homme et surtout une histoire d’hommes d’affaire. Les gigantesques propriétés appartiennent pratiquement toutes à des groupes privés et à des financiers bien loin de la tradition agricole. Les Gauchos et les paysans traditionnels sont devenus des ouvriers agricoles. Les propriétaires ne comptent plus que sur des ingénieurs agronomes, ceux-là même qui ont transformé l’agriculture en industrie autour du monde.

Le role d’une estancia de 40 000ha, comme celle-ci, en Argentine, est de produire des veaux qui partiront pour être “finis” dans des “feed-lots”. Quelques semaines aprés avoir vu le jour, 70% des veaux argentins sont envoyés dans la banlieu de Buenos Aires en confinement, pour ne jamais plus voir un brin d’herbe de leur vie. Ils sont nourris essentiellement au tourteau de soja transgénique et tourteau de maïs OGM, résidu de la production de bio éthanol.

En 15ans, la viande argentine, réputée comme la meilleure au monde, a disparue. C’est aujourd’hui le sous-produit de cultures transgéniques, injecté de pesticides systémiques et d’antibiotiques. Quelle tristesse. Aprés la grippe aviaire, la grippe porcine, que nous prépare-t-on?

Devant ce désastre qui se déroule sous leurs yeux, que pensent les fiers Gauchos argentins? Pourquoi les ingénieurs aspergent-ils les riches pâturages de glyphosate? Pourquoi détruisent-ils cette richesse qui contient tout ce dont a besoin un ruminant pour se nourrir et construire son système immunitaire?

Les Gauchos sont devenus des employés à la merci des conditions économiques de leur employeur. Leur unique motivation serait peut-être encore ces journées entières sur leur monture dans l’immensité de la Pampa. Mais en réalité, le Gaucho n’a plus aucune réelle motivation pour son travail. Finalement le blues décrit par Jorge Luis Borges, n’était-il pas l’age d’or du Gaucho?

Dans l’estancia où nous travaillons, les Gauchos, appelés aussi “Peones”, simples employés agricoles, sont payés le double d’ailleurs par le propriétaire. Le nouveau propriétaire veut installer un véritable volet social dans le développement et la gestion de cette propriété. Seulement ici l’argent ne sert pas à grand chose. Nous sommes à 5 heures de bus de la première ville. Il n’y a rien pour quoi dépenser son argent. Ici l’argent n’est pas tout.

Il y a 30 familles, 30 hommes mariés, 30 femmes et 3 à 6 enfants pour chaque couple. Ils vivent sans véritable projet de vie, projet de société. C’est un monde de Gauchos fiers, un monde d’homme, de “machos”, dirait-on en espagnol, sans le côté péjoratif du mot en français. Des machos qui font leur boulot, sans avoir un mot à dire et qui observent sous leurs yeux des pratiques agricoles qu’ils ne comprennent pas toujours. Ils n’ont aucune propriété. Leurs maisons viennent toutes d’être refaites gratuitement. Le moindre besoin, décoration, etc. ils se tournent vers le propriétaire. Au nouveau venu ils ferait plus penser à de grands enfants assistés qu’à des hommes responsables. Une estancia aujourd’hui ressemble davantage à l’expression classique d’un patriarcat de la révoltution industrielle, qu’à une entreprise moderne.

Où veut-on aller de cette manière… Dans le mur? L’histoire est remplie d’exemples similaires.

C’est là où nous intervenons. Nous proposons de travailler sur trois axes sociaux pour relancer la dynamique des habitants de l’Estancia, provoquer leur créativité et leurs désirs de s’épanouir à travers le développement de l’estancia qui fait partie de leur propre développement :

  • La participation et la compréhension des stratégies agricoles entreprises : que les Gauchos puissent avoir voix au chapître et nous fasses bénéficier pleinement de leur expérience.
  • Donner une place aux femmes : à travers la création, la participation et la copropriété dans une entreprise commune avec l’estancia où chacune pourra réaliser un projet à sa mesure. Une entreprise qui servira tant de micro crédit, de lieu de création, de production et de distribution des produits qu’elles pourraient réaliser à partir du potentiel disponible sur l’estancia.
  • Assurer un devenir durable pour la main d’oeuvre de l’estancia : préparer une place pour les enfants et établir les bases pour une situation durable de l’emploi sur l’estancia par son développement.

Pour les Gauchos, il est essentiel qu’ils puissent se sentir partie prenante du devenir de l’estancia. Appartenir est le maitre mot. Ainsi il faut organiser régulièrement des réunions festives, des prétextes musicaux, asados traditionnels argentins, à l’occasion desquels la destinée agricole de l’estancia soit discutée et mise à l’avis des Gauchos pour bénéficier de l’expérience et de la connaissance du terrain de chaque gaucho, car c’est eux qui parcourent tout le territoire à longueur de journée.

Mais le plus important concerne les femmes. Aujourd’hui elle n’ont aucune place. L’avenir de l’estancia dépend du rôle dévolu aux femmes. Elles doivent prendre de l’importance à travers la création d’une entreprise commune avec l’estancia pour créer, produire et distribuer les produits dérivés de la production agricole et de la nature disponible sur l’estancia. Cette entreprise sera le moyen d’avoir leur entière participation, comme la possibilité de développer des microcrédits pour les entreprises individuelles, de financer les formations pour affiner les produits et le cadre pour développer la créativité des habitants de ce lieu riche et si peu exploité.

Ainsi nous allons créer une société participative en commençant par produire des spécialités bio de qualité destinées d’abord au marché argentin :

- Des spécialités à partir de produits sauvages :

  • des confitures de sureau, de pêches sauvages (pêches de vigne), d’épine vinette…
  • du miel sauvage d’une qualité exceptionnelle.

- Des spécialités à partir des cultures de l’estancia :

  • des confitures d’airelles, de myrtilles
  • des jus de fruit frais
  • du “dulce de leche” bio, la confiture de lait mythique de l’argentine (j’ai vu un vétérinaire de Buenos Aires vider un saladier de dulce de leche fait par la cuisinière de l’estancia, jurant qu’il n’en connaissait pas de meilleur).

- Des spécialités de viandes séchées :

  • Viande des grisons à partir du filet de boeuf.
  • Cecina, spécialité espagnole à partir de l’entrecote.
  • Pastrami, entrecote casher ou halal éventuellement assaisonée d’ail et de piment doux.

Toutes ces spécialités sont étrangement absentes du menu argentin… et pourtant ils adorent le boeuf, ils rafolent du jambon cru, alors pourquoi ne pas créer un type de jambon argentin à partir du boeuf?

- développer des cultures spécialisées à haute valeur ajoutée :

  • Des spécialités andines : pomme de terre originelle, quinoa, maca, courges…
  • des plantes ornementales : bégonias spéciaux, jasmin de Juyjuy,…
  • des champignons frais pour les communautés asiatiques du marché argentin et brésilien : ganoderma sp., shitake (lentin du chêne), etc.

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Des spécialités de fromages :

  • la “quesadilla”, une sorte de mozzarella semi sèche qui est servie avec le dulce de leche.
  • Une tome de vache…

Mais là vient tout de suite l’intéret de la création de l’entreprise: travailler sur la formation des gens pour raffiner les savoirs-faire.

Une petite anecdote :

Quand le SIAL, le Mondial de l’alimentation à Paris a donné carte blanche aux Foodingues associés à la société NovaleNext pour présenter les tendances de l’alimentation mondiale sur un stand de 350m2, l’un des choses qui nous tenait à coeur était de présenter le rêve du Camembert

Lorsque le Général de Gaulle a pris ses quartiers aux Palais de l’Elysée, il a banni le fromage des tables du palais présidentiel. En France, trop de fromage, les repas durent trop longtemps. Tous? Non. Seul un Camembert, le Royal Montgomery, était autorisé. Le plus drôle était que le même fromage figurait à la table des Windsor, la famille royale britannique, à Buckingham Palace. Un comble pour notre ancien président; c’était le seul point commun avec notre général qui ne les tenait pas particulièrement dans son estime.

Nous avons contacté Mr Durand à Camembert qui avait pris sa retraite depuis 1982 pour qu’il nous refasse sa merveille… vacheveauxjpg1“mais mon bon monsieur, quand je faisait mon fromage mes vaches produisaient 3000 litres par ans, aujourd’hui les vaches en produisent 10 fois plus… et pourtant l’herbe n’a pas changé… Désolé, ce n’est plus possible.”

L’estancia dispose de 200 vaches Pardo Suisse, rarissime. Elles n’ont pas été exploitées depuis… Un véritable trésor surtout avec la biodiversité exceptionnelle de paturages à leur disposition sur l’estancia.

La société devra produire également du parmesan certifié bio pour satisfaire les gouts italiens de la population argentine. C’est pourquoi le développement d’une telle entreprise pourra permettre peu à peu, en fonction des bénéfices acquis, le financement d’expertises pour parfaire le savoir faire nécessaire à l’exploitation d’une telle richesse naturelle.

- Des spécialités à partir des production de noix (8000 noyers sont plantés cette année) :

  • de l’huile de noix,
  • des spécialité de noix confite
  • des gateaux de noix avec les tourteaux issus de la presse de l’huile…

Bon mais il n’y a pas que l’agroalimentaire, les femmes peuvent créer une petite unité de production de cosmétiques simples qui se développera peu à peu. Cette ligne se développera avec la participation du laboratoire de biologie molleculaire de l’université de Tucuman, auprés de laquelle les gens de l’estancia intéressés pourront effectuer des stages de formation.

- petite ligne de cosmétique bio :

  • savons à base d’huile d’algue
  • crèmes d’huile d’algue
  • compléments alimentaires à haute teneur en chlorophile et minéraux à base de tourteau d’algue séchée
  • huiles essentielles : verveine, sauge, lantana, etc.

Ces femmes bénéficieront de formation de design par les foodingues, tant au niveau du packaging, des recettes que des formulations. Cette entreprise permettra aux femmes d’intervenir à terme dans l’aménagement de leur cadre de vie. Les gains pourront servir à créer une salle de cinéma, une salle de fête… développer les activités qui les intéressent… redynamiser la vie de l’estancia grace à leur participation pleine et entière.

Argentine 5 : transformer une pollution en biodiesel

April 18th, 2009

entreepgmaisonLorsque nous sommes arrivés dans ce territoire de 40 000 ha, la politique agricole avait été complètement bouleversée depuis 4 ans. Les anciens propriétaires n’avaient pas d’argent à investir dans ce lieu; on faisait avec les moyens du bord. Les nouveaux propriétaires ont fait appel à des ingénieurs agronomes modernes qui ont pris les choses en main, pour le meilleur et pour le pire.

Avec cette modernité apparait l’utilisation de produits chimiques comme remède à tout: on veut démaquiser, un coup de 24D, on veut désherber avant de planter, un coup de glyphosate et des semences OGM résistantes au glyphosate, on veut nettoyer cours d’eau et canaux d’irrigation, un coup de 24D mélangé au 245T additioné de chloromethane et d’un détergent pour faire mieux pénétrer les produits chimiques dans les plantes… (mélanges tristement célèbres… agent orange, agent rouge, agent blanc… couleurs que l’artificier américain choisissait pendant la guerre du Vietnam selon la topologie du lieu à attaquer).

Lorsque l’on a affaire à autant de produits à faible capacité de biodégradabilité lachés dans la nature, nous parlons de bioaccumulation; un concept qui n’est qui n’est que trés peu pris en compte par les institutions de surveillance et controle, voire jamais.

Ces produits chimiques sont utilisés pour désherber, donc toutes les plantes locales disparaissent et font la place belle aux plantes d’origines étrangères… en observant bien l’on se rend compte sur les champs aspergés qu’une semaine plus tard ces plantes sont encore là en tout petit, mais avec de nouvelles plantes… d’où une deuxième voir une troisième aspersion. Le glyphosate, 24D, etc. sont tous issus de la recherche pendant la guerre de ICI en Angleterre et Dow Chem aux US pour aider à apporter une fin radicale à la 2nd guerre mondiale en aspergeant les champs des nazis pour les faire creuver de faim.

galega-cigue2Nous parlerons des incidences sur les animaux déclenchées par l’utilisation intempestive de cette chimie plus tard. 2 semaines d’études systématiques approfondies sur ce lieu précis nous montrent que l’aspersion de cette chimie herbicide provoque ici, dans cette vallée, par la suite, la prolifération de 2 plantes: le galega officinal, et la grande cigue; toutes deux sont d’origine méditerranéenne.

Le galega est une plante légumineuse qui en Europe est réputée pour son utilisation contre le diabète. Ici comme le bétail n’en veut pas, elle est considérée comme une indésirable. Gérard Ducerf qui avait une commande de galega officinal par un laboratoire pharmaceutique avant de venir en Argentine était dégouté. En Europe impossible de mettre la main sur cette plante en quantité suffisante pour le labo, ici il y en a des tonnes mais impossible à récolter car sur un terrain aspergé de chimie.

La grande cigue, tout le monde la connait, c’est un poison violent rendu célèbre par Socrate.

cigueirrigation2homme2Au dessus, vous voyez une bande blanche de cigue apparue 2 semaines après le passage du monsieur à droite qui asperge le mélange désherbant local décrit plus haut.

24-d245tVoila les deux mollecules essentielles du desherbant. Comme on le voit nous sommes en présence d’hexagones de carbones avec trois doubles liaisons chacun… quasi impossible à biodégrader… mise à part la combustion, tout aussi polluante… lesfoodingues utilisent des champignons et quelques bactéries pour préparer les terre en effectuant un tel tour de force.

ciguedianMais voila, sur une grande superficie cela peut avoir des conséquences dramatique. Un passage de glyphosate et 2 passages de 24D ont provoqué la prolifération de la grande cigue sur 30 ha… Et là il n’y a plus rien à faire. Plus on asperge plus elles reviennent.

D’un côté c’est bien qu’elles reviennent car elles ont un rôlede dépollution à assurer et de restructuration des sols à effectuer après une attaque chimique qui a eu un impact certain sur la flore microbiologique du lieu. Quand la plante indicatrice de pollution est un poison violent c’est une autre chose. La cigue dans ce biotope précis joue un peu le rôle chez nous de l’Ambrosia artemisiafolia. Le rôle d’un indicateur de pollution grave par une plante mortelle pour l’homme qui cependant peut devenir un médicament dans les dosages had hoc.

cigue-represa22Les chevaux rentrent dans ce champ de cigue de 2m de haut, les oreilles en arrière, c’est à dire avec la plus grande appréhension. Un homme en combinaison de cosmonaute pourrait débroussailler… mais c’est ultra dangereux l’homme a produit là plus de 30 hectare de poison mortel. La plante a son rôle de dé-pollution à jouer, après elle disparaîtra… mais quand brûler le champ? Nous risquerions de créer des vapeur de cyanure tout aussi nocive que la plante… Trop dangereux. Il n’y a plus rien à faire.

Voila où nous intervenons:

Au milieu de la vallée, il y a une rivière. A la fin, un goulot à travers la montagne. Que se passerait-il si nous inondions le champs? Nous aurions la production de méthane, de carbone fossile, de CO2 et de cyanures et de nitrites…l’enfer. Mais sans s’en rendre compte nous venons là de recréer une micro planète des temps géologiques qui ressemble au quotidien du précambrien… le Protérozoique. La chose intéressante dans la botanique est que des bactéries aux blé ou aux orchidées tous les ages géologiques du vivant sont représentés… c’est l’évolution de ces êtres qui a préparé la terre pour notre propre développement, nous humains.

Alors qu’est ce qui vivait au précambrien? des micro algues… Ces micro algues utilisent le cyanure comme une sorte d’engrai et transforment le CO2 en oxygène. Elle se reproduisent toutes les 6 heures environ et lorsqu’elles sont mûres leur corps est composé de 30 à 60% environ d’huile. Résultat: ces micro algues dépolluent, produisent du bio diesel et le reste de protéines avec des vitamines et de la chlorophylle.

Sur 30 ha nous allons pouvoir produire suffisamment de diesel pour la propriété, fuel de chauffe comme diesel pour les voitures et les tracteurs et le résidu? du tourteau d’algue qui pourra complémenter la nourriture du bétail l’hivers et si le besoin se fait sentir il pourra être utilisé comme engrais pour les cultures.

Cette algue peut-elle devenir envahissante et polluer tous les cours d’eau? Non, car elle est trop haute dans la chaine alimentaire et peut nourrir tout le monde. C’est un véritable bonbon. C’est bien le problème d’ailleurs. Une fois l’endroit dépollué et cette algue développée, quelle quantité échapera-t-il de la prédation (poissons, batraciens, oiseaux…)? La production d’algue assez conséquente, avec une estimation suite aux essais en laboratoire de 90tonnes ha/an.

Désormais les foodingues sont en train d’affiner la sélection de la bonne algue et de créer un design adapté à l’endroit, pour récolter et faire le process pour presser et séparer le tourteau de l’huile. Une vrai création qui permettra à terme de libérer les fermiers des contraintes énergétiques.

Si la production d’algues se développe comme prévu, la pollution sera maintenu à terme en versant dans cet espace les peaux des noix afin de fournir le carbone et le cyanure nécessaire à l’algue. Ce serait une manière idéal de se débarrasser des résidus de la culture de noix qui pourrait devenir une pollution conséquente vu les surfaces considérables de noyers (400 arbres sur 50 ha).

Si cette production d’huile n’est pas suffisante… l’algue aura servit de dépollueur et sauvera la vallée d’une contamination au cyanure et de dégagement de gaz à effet de serre. Donc un bilan positif quoiqu’il arrive.

Mission Design Agricole – Argentine 4 / Comment s’intéresser à la nature peut devenir intéressant pour un agriculteur : Biodiversité de plantes à huile essentielle, médicinales ou ornementales sauvages pouvant être exploitées ou cultivées

March 23rd, 2009

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Ce maquis touffu, jusqu’ici considéré comme gênant le bétail ou toute autre production, est en fait un trésor vivant :

Il protège des dizaines de variétés de colibris et oiseaux mouches (bien trop difficiles à photographier!), sans parler des aigles, vautours et autres rapaces, dont 6 nids du plus majestueux d’entre eux le grand condor… et aussi un couple de grande Outarde Kari, oiseau spectaculaire rarissime dont le mâle dépasse les 1m20. Aussi les “Quaras”, les petits lamas sauvages et les grands chats “Cougars” qui se partagent le territoire.

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Lorsque l’on s’occupe de bétail, le Cougar peut devenir un grand atout : Le bétail sait se défendre contre lui, mais sa présence le garde en alerte et le fait bouger. Lorsqu’il remplit son rôle, le cougar devient un allié essentiel contre le surpâturage et en outre, fait office de nettoyeur en éliminant toutes les bêtes blessées ou malades.

La nature joue son rôle. Il faut observer, comprendre et laisser faire.

Revenons aux richesses de cette imménsité de maquis. Tout d’abord la biodiversité : nous sommes sur le biome primaire du tabac! ici il y en a de toute sorte. Diana voulait arrêter de fumer, à chaque fois qu’elle ramenait une plante c’était une variété de tabac. Les photos qui suivent sont pour les amateurs de cette plante sacrée…

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Il faut commencer par la plante qui réunit les Dieux et les hommes et intercède pour la paix auprès des anges, celle qui est pollénisée par l’oiseau mouche. Il faut maintenir le tabac sauvage à tout prix pour abriter l’oiseau magique. (le tabac en haut à gauche est le tabac glauque, qui se fume sans avoir besoin de le faire fermenter). Aux USA les tribus d’indiens parquées sont en train de retrouver le sens et le lien que cette plante a toujours constitué pour leur civilisation. Arrêter de fumer et s’intéresser au rite véritable du tabac est une manière pour eux de fuir la banalité du quotidien, de retrouver le partage fondateur de leur culture, de retrouver leur identité. Cette plante est l’homme.

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Et maintenant les huiles essentielles : tout d’abord la verveine odorante arbustive, Aloisia sp., celle qui a fait la fortune des parfumeur de Grasse, l’Eau du Coq, l’Eau de Cologne… au XVIII eme siècle cette plante fut importée d’ici pour être plantée aux bords de la méditerrannée. Nous sommes sur son biotope originel, là où elle exprime le mieux sa force et la palette complète de ses nuances olfactives. Nous sommes ici en face de de tonnes d’essences olfactives; l’exploitation peut commencer. Il faut la pratiquer de manière durable, afin de préserver son caractère sauvage. L’huile essentielles doit être produite selon la technique française, à la vapeur continue en empêchant tout risque qu’une goutte huile recuise et ne devienne carcinogène. Les extraits des autres plantes vont être analysés au laboratoire de l’université de Tucuman pour définir l’intérêt et la composition de leurs huiles.

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Les nourritures sauvages sont pléthorique sur le territoire, mais plus intéressant encore sont les plantes qui sont à l’origine de quelques’une parmi les plus importante pour notre alimentation mondiale, la pomme de terre sauvage dans son biotope primaire, à l’origine de toute celles du monde, une sorte de potiron sauvage, des petits pois accompagnés d’ail sauvage américains (pour ceux qui disent qu’il n’y a pas d’ail originaire d’amérique)… mais aussi plus loin le merceilleux sureau des Andes qui prend des dimention arbustives impressionnante, le délicieux Berberis-épine vinette, le pêcher sauvage, des radis sauvage et le fameux maca des Andes, navet à l’arome chocolaté amère aphrodisiaque et hyper concentré en minéraux, dont le marché ne cesse de croître dans le monde entier.

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Et sur les frondaisons des lapachos, la Uncaria tomentosa, la griffe de chat, qui a le bon gout de fleurir en alternance avec son arbre support. Le lapacho est l’arbre mythique du Nord Ouest de l’argentine, un grand arbre au fleur rose. Comme la liane Uncaria, cet arbre figure sur la liste des plantes prioritaires de l’OMS, Organisation Mondiale de la Santé, comme médicament pour lutter contre le cancer. La production de ces deux plantes peut se faire en permaculture, l’une soutenant l’autre.

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Begonia blanc, rouge, hypomeas, arum, uncarias, solenaceas, cacti, lianes… tant de plantes sauvages que nous connaissons domestiquées dans nos jardins européens. En tout état de cause, il en reste plein à dompter…

Comme ce jasmin géant arbustif, Mandevilla sp., aux senteurs enivrantes

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Il n’y a pas que le bétail, le soja et les céréales à cultiver! Il faut être à l’écoute de la nature et elle vous guidera vers de nouveaux horizons. C’est tout l’art du design agricole, que de mener cette opération afin d’obtenir des produits intéressants à la clé, qui puissent séduire une clientèle sans être à la merci de distributeurs et de marché de matières premières, insécures et impersonnels.

Mission Design Agricole – Argentine 3 / La biodiversité qu’il faut préserver à tout prix

March 22nd, 2009

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- Les pâturages avec leurs cocktails de plantes médicinales et de rubiacées pour avoir un rendement optimum de viande que seule la nature peut procurer :

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- des insectes auxiliaires pour éliminer les insectes nuisibles et des insectes nécrophages qui transforment les bouses en engrais.

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- Psylocibes et champignons nécrophages qui transforment le carbone en sucre, qu’ils échangent avec les plantes directement à leurs racines grace à leur réseau mycelien.

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Tous ces êtres sont les meilleurs alliés de l’agriculteur, lui garantissant un pâturage riche et sain.

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Mais voila, trop nombreux sont ceux qui l’oublient et préfèrent des méthode radicales.

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Voila deux molécules organochlorées qui ont été inventées en 1942 pour mettre fin à la seconde guerre mondiale en éradiquant toute vie sur le sol, toute culture, défoliant toute végétation. Mélangées à des détergents pour leur permettre de pénétrer plus facilement dans les cellules vivantes, elles sont devenues tristement célèbres sous le nom “d’agent orange”. Leurs liaisons carbones bien solides les rendent trés difficilement biodégradables. Ici un homme qui “désherbe” un ruisseau qui apporte l’eau potable au village… Ces mollécules ont été inventées en synthétisant une hormone de croissance du riz… Selon le professeur Séralini qui a pu mener ses études financées par une fondation indépendente, à des doses 100 000 fois plus faibles que celles généralement utilisées par un jardinier, elles provoquent des nécroses sur les placentas des femmes enceintes.

Voila ce qui est utilisé ici pour désherber des mauvaises herbes. Notre mission ici est de montrer que ces fameuses mauvaises herbes ne sont pas forcément mauvaises, ni concurrentielles avec les cultures… Gérées autrement elles peuvent devenir des alliées des cultures. Et tout cela pourquoi? pour planter un soja (OGM) qui a été modifié pour résister à ces produits… et au bout de 3ans voila le rendement de ce soja après 25 jours depuis le semis: pas plus haut que les pauvres herbes “concurrentes” qui ont été aspergées 3 fois de produits; une pousse de soja tous les 50cm…

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En Argentine le prix de ces produits a augmenté de 25% en 2008 et on s’attend à une augmentation supérieure pour 2009… dépenser tant d’argent pour arriver à des résultats aussi médiocres… En tout cas à cet endroit, l’expérience n’est pas concluante. Inutile de vous préciser que les insectes, champignons et plantes médicinales du haut de la page ont été photographiés dans les sites indemnes de tout traitement, en amont de ces champs.

L’Argentine est l’un des plus grands consommateurs de ces produits chimiques. Aujourd’hui, 60% de la viande argentine provient de “feed-lot”, élevages confinés, nourris en partie de soja et de mais OGM. En Janvier 2009, le gouvernement argentin a demandé aux autorités médicales et universitaires de Buenos Aires de faire un rapport sur l’impact de ces produits sur la santé au niveau national.

Etude des sols pour l’agriculture

March 22nd, 2009

En tant que consultants, nous apportons notre expertise pour des diagnostiques de sols à l’attention des agriculteurs pour le développement de l’agriculture biologique.

Nous intervenons au Pérou dans le cadre de l’opération Tika Papa (fleur de patate en Quechua), pour le développement de la patate des origines, en Argentine, sur 40 000ha d’élevage… la suite des événements dans la rubrique design agricole…

Notre mission se déroule en plusieurs étapes :

Etape 1 : trouver de l’eau.

Avant toute étude sur le terrain et en cas de manque d’eau, nous étudions les zones aquiphères du sous-sol par satellite radar, grace à Alain Gachet le créateur de cette technique. Les images radar satellite d’Alain Gachet vont jusqu’à 30m de profondeur afin de trouver la présence d’eau mais également pour comprendre son historique et sa future évolution. Cette étude nous permet de disposer des coordonnées GPS exacte où il faut forer le puit.

Etape 2 : Comprendre le sol. 80% des êtres vivants sur cette planète sont sous le sol. Nous lançons un diagnostique des sols par les plantes bio-indicatrices avec le botaniste Gerard Ducerf, le créateur de la technique. Gerard Ducerf est également ramasseur de plantes médicinale. Il a participé à l’organisation des équipes de collecte de plante de laboratoire comme Boiron par exemple, pour la phytothérapie, l’homéopathie comme pour la production d’huile essentielle.

Le sol recelle toute une diversité de graines depuis de trés longues années souvent. Ces graines vont lever leur dormance seulement lorsque les conditions pour germer demandées par leur génotype sont en présence. Lorsque l’on connait leur biotope, leur biome original, la biochimie et les conditions génétiques qui lui sont attachées, la présence de cette plante définit non seulement l’état du sol, mais également son évolution et sa dynamique. De la même manière que l’état d’un sol peut impliquer la culture de certaines plantes…

Cette étude peut être complétée par des carotages de sol éventuellement. Cette technique classique viendra confirmer ce que l’observation de la nature par les plantes bioindicatrice nous aura déjà apprise. Les bio indicateurs nous permet de faire des études sur de trés vastes territoires avec beaucoup moins d’investissement et beaucoup plus de précision que par les méthodes classiques.

Etape 3 : Dépolluer, planter & fertiliser de manière durable. A partir des études effctuées nous pouvons conseiller sur les décisions à prendre les plus adaptées à chaque culture ou élevage. Notre intervention ne fait jamais appel à des artifices qui ne respecterait les principes de l’agriculture biologique. Nous tentons à chaque fois d’enrichir le sol grace aux solutions que nous démontre la nature par l’apport des éléments dont la carence nous est indiquée par les plantes; mais aussi en accélérant l’assimilation de ces éléments en particulier par :

  • la myco-dépollution : les champignons et leur myceliums sont les plus grands consommateurs d’hydrocarbones et de PCBs notamment (une route de 3m de large peut être traversée – mangée – par un champignon en 2 mois)
  • myco-fertilisants : le mycelium dépend des plantes, mortes ou vivantes, pour croitre. Il met les plantes en réseau, les fait communiquer et échanger informations, nutriments, déchets… il les protège et accélère leur cycle de croissance: plus elles s’épanouissent et prospèrent, plus le mycelium prospère et meilleures sont les récoltes…
  • myco-restoration : combinant les techniques de graines enrobées d’argile inoculées de spores de myceliums pour accélérer les première conditions du sol d’équilibre “argile/matière organique” afin que le sol s reconstitue et sorte d’une spirale de désertification.
Rappelons nous : Il n’y a pas un seul désert qui n’ait pas été créé par l’homme. Il est de notre devoir de réparer nos erreurs pour rétablir l’équilibre du climat et lutter contre le réchauffement de la planète.
Rappelons nous aussi: il peut suffir d’un jour pour créer un désert qu’il faudra 10 000 ans à réparer.  si vous l’aidez un peu en utilisant nos techniques, il vous faudra beaucoup moins d’années heureusement…
Rappelons nous que le désert du Sonora, entre le Mexique et le Texas était une forêt au XVIII siècle…
  • La sociologie des plantes : jouer sur la biodiversité des plantes avec intelligence… certaines plantes vivent en société et se transmettent des éléments pour leurs nutrition et leur défense, entre elles. Appliquée à l’agriculture cela vaut autant pour la rotation des cultures, que le compléments des plantes pendant la culture, la succession des plantes qui peuvent nous assister au long d’une culture, selon les saisons éventuellement; le but étant de se servir au plus de la nature pour la protection et le développement des cultures, avec le minimum d’apport extérieur…
  • Ne pas labourer : le labour a été inventé par les Egyptien pour que les paysans restent sages… Le labour ne repose sur aucune base scientifique, met le sol à nu en détruisant la flore bactérienne du sol et son organisation de mycélium. Le labour tue le sol. Un sol nu aprés le labour est un sol mort, de bactéries mortes qui pourrissent en dégageant des quantités spectaculaires de méthane et de carbone qui participent à l’effet de serre et au réchauffement de la planète.
Rappelons nous : la vie du sol dépend essentiellement de sa flore bactérienne. En surface les bactéries aérobiennes, qui vivent avec l’air; à partir de 5 à 10cm les bactéries anaérobiennes qui ne peuvent pas vivre à l’air. L’eau, par exemple, pénètre dans le sol grace aux échanges entre ces bactéries. Si on laboure, les bactérie anaérobiennes meurent, il n’y a plus d’échange d’eau, qui reste en surface et part ailleur; d’où érosion du sol et plus d’apport d’eau à la nappe phréatique.

Mission Design Agricole – Argentine 2 / audit sur le terrain

March 20th, 2009

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La seconde étape est une étape d’observation et de recherche sur le terrain pour relever toutes les ressources naturelles sur lesquelles nous pouvons compter:

  • la biodiversité
  • la composition, l’état des sols et les qualité édaphiques (eau, nutriments, durabilité, climat…) du domaine par une analyse des plantes bio indicatrices
  • les capacités et les limites agricoles tant naturelles, techniques, qu’humaines.

L’ensemble de ces éléments produiront un cahier des charges qui définira les premiers objectifs de la gestion du domaine, les besoins et les aménagements à effectuer en priorité.

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40 000 hectares entre collines, plaines et montagne ne peuvent être parcourus qu’à cheval. 7 heures par jours avec un gaucho pour guide. Gérard Ducerf à cheval? du jamais vu.

  • la biodiversité : nous avons estimé que le domaine recélait plus de 1200 espèces de plantes autoctones, soit 1/6 de toute la flore que l’on peut trouver en France ce qui est considérable. Dont des plantes fouragères, bromes et rubiacées, qui ont été importées en Europe au XIX° pour nourrir le bétail européen et américain.
  • Les plantes nous indiquent que le sol est riche, mais fragile. L’argile a une trés forte tendance à se séparer de la matière organique et manque dans beaucoup d’endroit. Le surpâturage et les pratiques agricoles provoquent des canyons.
  • Le bouses de vache se dégradent avec beaucoup de difficultés, les traitement systémiques sont trop forts; les bouses sont devenus insecticides et les insectes nécrophages ne jouent plus leur role.
  • La grande préoccupation du lieu est de pouvoir nourrir le bétail l’hivers australe, lorsqu’il ne pleut plus et que le gel stoppe la pousse du fourrage. Les ingénieurs agronomes ont introduit pour la première fois depuis 4 ans des méthodes chimiques pour produire du soja et du mais génétiquement modifiés (OGM)…

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Voici un canyon qui menace d’emporter plus de 400ha en aval, qu’il absolument stopper.

Notre cahier des charges va s’articuler entre 3 axes forts:

  • stopper l’érosion;
  • rendre le domaine autonome par une meilleure gestion des ressources naturelles
  • gérer l’eau et les pâturages pour ne plus avoir à planter des annuelles telles que le maïs et soja OGM
  • stopper toute utilisation chimique qui détruit les plantes médicinales présentes qui renforcent les défences immunitaires du bétail, comme les plantes comme les rubiacées qui produit deux fois plus de viande avec une même quantité de fourrage.

Le maïs et le soja sont pour le bétail comme du sucre bon pour faire de la graisse et peu de viande. Cela est utile éventuellement lorsque l’on produit du lait, mais c’est complètement inutile pour la viande.

panopastopresIci quatre récoltes de fourrage peuvent être faites, en le récoltant juste au moment où les plante ont la cellulose en équilibre avec les protéines et sucres, afin d’obtenir le meilleur coefficient nutritif avec un éventail complet de plantes médicinales.

Mission Design Agricole : Argentine – 1 / Etude des sols par satellite radar : la richesse du sous sol peut cacher un désert…

March 18th, 2009

Nord Ouest de l’Argentine, non loin de la frontière Chilienne et Bolivienne.

Les foodingues sont consultés pour une mission de design agricole sur un domaine de 40 000 hectares. planpgcontour

Il s’agit de faire un audit du lieu, étudier les sols par les plantes bio-indicatrices, améliorer la gestion de l’élevage des 7500 têtes de bétail et 500 chevaux, proposer des diversifications agricoles. L’objectif n’est pas de sur exploiter l’endroit, il s’agit dans un premier temps qu’il ne perde pas d’argent. L’endroit a été repris il y a 4 ans après avoir été longtemps laissé à lui même, un peu à la dérive.

1ere étape: vérifier les ressources hydriques et voir s’il n’y a pas de métaux où autres surprises intéressantes dans le sous sol.

Nous consultons, depuis Tarrascon,  les bases de données des satellites radar de la NASA : 3 petits cours d’eau, quelques traces de cuivre, pas grand chose; rien à signaler de vraiment intéressant de ce côté.

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Mais Alain nous attire l’attention sur la vallée d’à côté… “tu as vu, c’est là qu’il aurait du acheter! je n’ai jamais vu autant d’eau!” Un paradis pour l’agriculture.

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Arrivé sur place c’est tout le contraire: ce qui nous paraissait une petite vallée aride, l’objet de notre étude, est en fait une vallée verte et fertile. De l’autre côté de la montagne, la vallée qui recelle des ressources d’eau extraordinaire… est un désert.

montagnesacreeseche Vous voyez la montagne au fond de la photo panoramique du haut? Et bien voila à quoi cela ressemble de l’autre côté.

Que s’est-il passé? Du point de vue de l’évolution propre de la nature, il n’y a a priori aucune raison valable. C’est un bassin collecteur d’eau formidable et l’évolution géologique y a été similaire de part et d’autre de la montagne.

Seul facteur différent c’est la présence de l’homme. Ce désert est un lieu facilement accessible, qui a été cultivé depuis bien longtemps. Les traces de grottes préhispaniques habitées sont partout.

Cet endroit a été désertifié par une mauvaise gestion des sols par l’homme :

  1. L’agriculture : La technique de culture des indiens: On brule la couverture végétale. On laboure la terre, on sème, on récolte et on recommence. Quand la terre ne donne plus, on la laisse reposer, on va plus loin et on recommence. Seulement les pluies emportent la matière organique du sol, la terre se latérise et il n’y a plus rien à faire.
  2. L’élevage : A même temps le lama et l’alpaca, qui eux choisissent leurs plantes en laissant une couverture végétale, sont remplacés par les bovins. On défriche et déboise. On augmente de plus en plus le nombre de têtes. On surpâture. La couverture végétale disparait. La terre s’érode. Elle décroche… et c’est le canyon.

Il n’y a pas un seul désert dans le monde qui n’ait pas été provoqué par l’homme. Si vous en connaissez un seul, faites moi signe.