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Posts tagged ‘cuisine des plantes sauvages’

les foodingues sur France O : les petits plats d’herbes folles pour “Ô bout du monde”

February 24th, 2014

Sur France O, France Télévision, chaque samedi à 22h45 (rediffusion le Dimanche 16h35), les foodingues,

Manifeste Gourmand des Herbes Folles

Manifeste Gourmand des Herbes Folles

auteurs du Manifeste Gourmand des Herbes Folles, inventent une recette avec des Herbes Folles, pour l’invité de la nouvelle émission présentée par Laurent Bignolas : Ô Bout Du Monde.

Un documentaire spectaculaire, d’aventure, d’exploit, d’exploration et le tout à la fois… un invité qui revient de loin… et une recette de plantes sauvages inspirée par ses dernières destinations.

Ce soir, après “A Fine Line, La Frontière Invisible“, l’incroyable documentaire sur Killian Jornet et ses deux traversées du Mont Blanc au pas de course… C’est Jamel Bahli, le coureur autour du monde, qui inaugure nos petits plats :

Laurent Bignolas et Jamel Bahli dégustant les herbes folles

Laurent Bignolas et Jamel Bahli dégustant les herbes folles

Pour ce grand coureur de désert, une Tagine de dates et heure à la ficoïde glaciale, avec un filet d’agneau à la poudre d’Hercule… ?!

Beaucoup de plantes comestibles du désert s’appellent ficoïde…
Ici il s’agit de l’Aizoon Ssp. et du Mesembrianthemum crystalum. Ces sont des plantes bourrées d’eau, qu’il faut absolument savoir reconnaitre car elles peuvent sauver des vies. Elles font le délice des Bushmen du Kalahari.

Une herbe du bout du monde…
car elles sont originaires du désert Namibien, mais sont désormais cultivées en Europe, pour les restaurants gastronomiques. La plupart du temps elles sont pourtant considérées comme des mauvaises herbes dans les champs en Espagne, en Provence. Aujourd’hui elles commencent à remonter vers l’Europe du Nord en suivant l’évolution du réchauffement climatique.

petite ficoïde Aizoon Ssp.

petite ficoïde Aizoon Ssp.

N’oublions pas que ce sont des plantes de désert, un sol minéral et mort…
quand l’on en trouve une dans la vallée du Rhône, cela nous donne une petite idée de l’impact de nos méthodes agricoles sur nos sols et de nos herbicides… comme le sol ne retient plus l’eau qui part avec l’érosion, elle se gonfle d’eau grâce à son mucilage, sa structure légèrement gélatineuse faite de sucre précieux. Elle préserve une atmosphère légèrement humide pour permettre de maintenir la vie autour d’elle.

Elle tente de soigner le sol, la peau de la terre, mais le plus étonnant est qu’aujourd’hui l’on découvre que les sucres qu’elle recèle, soignent aussi la peau de l’homme. Aujourd’hui de très grandes marques de cosmétique ont déposé des brevets d’actifs antiride à partir des sucres qu’elle possède.

autre ficoïde : le Mesembrianthemum crystalum

autre ficoïde : le Mesembrianthemum crystalum

Ces plantes à mucilage sont aussi les championnes du monde du CO2…
elles l’absorbent de jour comme de nuit, par photosynthèse et par respiration. On appelle cette capacité, le système CAM de Crassulaceous Acid Metabolism. Dés qu’il fait trop chaud et que la plante risque de dessécher, elle ferme toutes ses écoutilles et attend que cela se passe ; cela ne dure que quelques heures, mêmedans le désert. Elle se rattrape en absorbant le CO2 la nuit, qu’elle transforme en acide malique. Malique, de Malus la pomme, le fruit défendu ; une grande erreur botanique, car la pomme n’a jamais été le fruit défendu, mais c’est une autre histoire, que je réserve pour une autre aventure. En tout cas, c’est pourquoi le matin, ces plantes crassulacées sont acides comme des pommes vertes. Il suffit d’attendre un peu pour que l’acide se transforme en sucre manitol avec le soleil.

pousse de grande berce

pousse de grande berce

La poudre d’hercule qui épice le filet d’agneau, c’est la poudre des graines de la grande berce, Heracleum sphondylum ou Heracleum persicum. En Iran elle s’appelle golpar, la fleur d’or. C’est avec elle que l’on cuisine les plats pour les mariages et pour la fête du solstice d’hiver, la nuit la plus longue : c’est une grande aphrodisiaque.

En Angleterre la reine Victoria a tenté de la faire disparaître …
le premier herbicide a été inventé pour s’en débarrasser. C’est une nourriture abondante et gratuite ; en la faisant disparaître, elle pensait freiner la reproduction des pauvres et stopper la misère… On créa la confusion avec la berce géante du Caucase, Heracleum mantegazianum toxique et car elle rend photo sensible ; nommée en l’honneur du fameux docteur Mantegaziani qui est au plaisir ce que notre Brillat Savarin est au goût, car on lui doit la physiologie du plaisir, vite mis au pilori par notre 19° siècle puritain.grande berce

Une herbe qui empêche de se montrer au soleil, qui vient de loin à l’Est, du Caucase ou des Carpates, et qui de surcroit rend lubrique… et voilà la légende de Dracula ; son créateur Bram Stoker s’est sûrement inspiré de la paranoïa ambiante autour de cette pauvre plante, qui n’avait rien demandé.

En 1972, le premier tube de Genesis, Peter Gabriel et Phil Collins chantent « the return of the giant hogweed », la nature et l’amour reprennent leur droit.

La grande berce est l’exacte opposée de la ficoïde, l’une d’une terre trop riche, l’autre d’une terre morte. Elles sont l’alpha et l’omega de la terre, d’un extrême à l’autre, ce qui fait courir nos héros aventuriers.

Voilà donc notre tagine de dates et heure : des racines de saison, panais, carottes, racines de persil, revenues doucement dans le tagine couvert, avec un oignon, une pincée de sel, un peu de poivre et de cannelle. Lorsque le tout est bien coloré et fondu je rajoute les dates fraiches et je baisse le feu en couvrant. Je laisse mes dates une heure, prendre la chaleur et commencer à fondre.

Je désosse mes côtelettes d’agneau non découpée, pour lever mon filet d’agneau et mon contre filet que je roule dans la poudre de berce. Comme c’est une viande très délicate, je la marque juste au BBQ, en croisant les marques et en la cuisant à peine

Je place le filet dans le tagine avec la ficoïde avant de servir, pour que tout prenne la même température et que la viande cuise davantage en s’imbibant de l’arôme de la berce légèrement fumée.

En levant le couvercle, le vert pomme de la ficoïde est resplendissant d’espoir sur ce fond marron et caramélisé du tagine.

1er prix littéraire “prix saveur” pour le Manifeste Gourmand des herbes folles : bientôt une intelligence entre nature et agriculture ?

August 22nd, 2013

Le Manifeste Gourmand des Herbes Folles reçoit son 1er prix littéraire le 25 Aout 2013, à la 18° édition de la “Forêt des Livres” à Chanceau-prés-Loche, en Touraine.Sauvages comestibles foret des livres 2013La Forêt des Livres c’est le WOODSTOCK de la littérature française, 60 000 visiteurs en un jour, 200 écrivains parmi les célébrités médiatiques du moment… sous la houlette du flamboyant Gonzague Saint Bris et cette année sous le patronage du Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui est pressenti pour récompenser les Herbes Folles… Imaginez les mauvaises herbes, les plantes bio indicatrices, qui reçoivent un prix littéraire du ministre de l’agriculture : Voici le Manifeste Gourmand qui devient révolutionnaire !
L’agriculture avec le Manifeste Gourmand des Herbes Folles prime la culture, le savoir de la nature; elle récompense les mauvaises herbes, sans les éradiquer. Ces plantes qui nous nourrissent sans avoir besoin d’être cultivées, qui nous indiquent les qualités précises du sol pour nous permettre d’accroître les rendements agricoles, en nous mettant à disposition toute une trousse à outils pour notre santé… seraient elle prises au sérieux tout d’un coup? L’agriculture s’intéresserait-elle désormais aux sciences de la vie ?
Nous l’espérons : notre futur et celui des paysans en dépend. Quelle bonne nouvelle : une rentrée pleine de panache et de gourmandise.cuisine sauvage Manifeste Gourmand des Herbes Folles

2050, 9 milliards d’obèses ? “Gratuit c’est meilleur !”

May 4th, 2013

Et voila ! Les Foodingues lancent le “Manifeste Gratuit des Herbes Folles” “‘Gratuit c’est meilleur!”, aux Editions du Toucan, 360 pages…Un pavé dans la mare des tartiflettes et autres commisérations sur la malbouffe et la catastrophe planétaire annoncées. Ecoutez nous sur France Culture, dans l’excellente émission d’Alain Kruger, Bruno Verjus et Claire Oberkampf : “On ne parle pas la bouche pleine” .

Le Manifest Gourmand des Herbes Folles, Diana Ubarrechena, George Oxley, Gérard Ducerf, ed Toucan

Le Manifest Gourmand des Herbes Folles, Diana Ubarrechena, George Oxley, Gérard Ducerf, ed Toucan

Assez de reportages sur les famines intercontinentales, ou de pauvres hères meurent de faim, au beau milieu de plantes ultra-nourrissantes sans le savoir. Des aides humanitaires qui les poussent cultiver des céréales 2 fois moins nourrissantes que les mauvaises herbes qu’on leur enseigne à éradiquer. Fini les cultures de pénurie. Car toute cette nourriture est à nos pieds, disponible librement, sans besoin d’argent : Gratuit c’est meilleur !

Désormais la science et l’intelligence avec la nature, cherchent à réconcilier le sauvage et l’agriculture pour permettre aux hommes de s’épanouir dans un vent de liberté.

Oui, en 2050, 9 milliards de terriens pourront avoir le choix d’être gros !

Gros s’il le veulent, bien sûr, comme les Milarepa ou Padmasambava qui ont introduit le bouddhisme au Tibet : ils ne mangeaient que des orties et sont représentés en beaux poupons bien joufflus chevauchant leur tigre qui n’était pas en peluche… Attention aux régime : l’ortie est très riche, elle pousse sur les excès d’azote et de carbone…

asphodele

Asphodèle

Chenopode

Chenopode

Aussi le chénopode et l’amarante, dont le quinoa est le cousin cultivé, sont déclarés par l’OMS comme 2 fois plus nutritifs qu’un steak ! avec 1 fois et demi plus de calcium que le lait… et surtout toute la boite à outil nécessaire à fixer ce fameux calcium.

L’asphodèle, le plat favorit de Demostène, est aussi une plante ultra nourrissante. Ses tubercules sont délicieuses. Nous en avons fait une tortilla, une mini omelette espagnole de 6cm de diamètre, qui suffit à un repas pour 2 personnes.  Personnellement je trouve les oeufs trop riches. Les tubercules d’asphodèles servent de prébiotiques, qui facilitent leur digestion. Il est désormais prouvé que les bacilles qui aident notre intestin à digérer sont identiques à ceux qui vivent en symbiose avec ses tubercules… Certains scientifiques pensent même que notre gros colon se serait constitué en adoptant ceux de l’asphodèle…

Autre plante sauvage, le Coniza Ssp., anciennement nommée érigéron, il produit une hormone de croissance identique à celle utilisée par l’homme. Il y a peu encore les indiens d’Amérique la frottait entre les mains, sur un bout de bois et un peu de paille pour faire du feu. Comme elle pousse sur un sol compacté où il y a des excès de nitrate… imaginez un groupe de singes qui tapent le sol du pied, défèquent … et voila que l’érigéron pousse, apporte le feu et une hormone de croissance humaine…

Nous avons passé 8 millions d’années à manger des plantes sauvages. Seulement 10 000 ans d’agriculture. Ce sont elles qui nous ont formés, qui nous ont transmis la pâte qui nous a constituée, les acides aminés et quelques gènes de notre ADN. Nous devons beaucoup plus que nous ne pouvons imaginer à ces herbes folles, que l’on cherche à détruire ou à ignorer aujhourd’hui.

Une Herbe Folle ne pousse pas par hasard. Sa graine décide de pousser lorsque les conditions du sol répondent aux conditions du sol pour lesquelles sa génétique l’a programmé. Voila pourquoi, en apprenant à mieux les connaitre, elles peuvent  nous indiquer les qualités réelles du sol, sa dynamique, vers quoi il évolue… et ainsi elles peuvent nous permettre de mieux cultiver. Voici tout le travail que nous réalisons auprès des agriculteurs, avec SOS SOIL, en Europe, en Argentine, en Asie… depuis 20ans… tout ce savoir et cette expérience à travers la planète, que nous tentons de transmettre pour avoir de la nourriture, des produits de soin ou des cosmétiques plus sains…

Certaines de ces herbes folles vivent avec les cultures, elles leur sont spécifiques. Elles ne les concurrence pas, bien au contraire, elles vivent avec elles en symbiose, pour empêcher l’évaporation de l’eau, échanger des nutriments, créer davantage de fertilité. Si les champs ne sont pas labourés, elles sont branchées aux racines même des cultures, grace à un réseau de mycelium qui travaille à rechercher davantage de nutriments et de ressource en eau. Et au final, ces plantes transforment un plat de céréale banale, apportant toute une diversité de nutriments, en un plat ultra complet en vitamines et minéraux… et surtout qui parle à notre créativité, à notre inventivité culinaire, à tout ce qui fait notre gastronomie.

Seulement il ne faut pas se tromper. Il faut savoir les reconnaitre… c’est pourquoi nous avons fait ce livre accompagné de fiches techniques et de photos détaillées pour être sûr à tous les coups, de manière simple et précise.

Mais l’intérêt de les manger, c’est aussi que l’on s’en souvient bien mieux. La gourmandise est le meilleur des professeur. On sait désormais que notre estomac est tapissé de neurones. Notre estomac est notre deuxième cerveau. Mis bout à bout, les neurones de notre système digestif sont aussi gros que le cerveau d’un chat. Et vous savez bien ce n’est pas la quantité qui compte… pequeño pero maton!… Alors vous verrez que vous vous passerez rapidement de ces fiches… comme des recettes d’ailleurs… elles ont beau être originales, vous en ferez bientôt des meilleures… “Les plantes sauvages c’est comme l’amour, cela ne s’explique pas” belle réplique de Diana Ubarrechena “elles nous montrent que nous avons tous le Chip Cro Magnon “… (comme ce Reportage de TF1 vous le montre)

Alors lisez le et débarrassez vous en vite! Apprenez de toutes les petites histoires qui nous lient à elles, la découverte des antioxydants par Chevreul grâce au merveilleux Reseda, la découverte de la première couleur synthétique par Perkin, l’histoire fabuleuse du pastel et la fin de l’esclavage, la naissance du mythe de Dracula à travers l’histoire de la Grande Berce aphrodisiaque… cette plante que la reine Victoria essaya d’éradiquer avec le premier herbicide chimique pour que les pauvres arrêtent de se reproduire…

Le Manifeste Gourmand des Herbes Folles nous rappelle à nos origines, il nous apprend que c’est bien “Deus Ex Culina” et non “Deus Ex Machina”, comme on nous a bien voulu faire croire. Mais le plus étonnant pour notre société mercantile reste que tout cela ne coute rien ! “Gratuit C’est Meilleur”

Alors 9milliards de gros en 2050 ?… Vous verrez bien… Les herbes folles nous mènent sur les chemin du bonheur en toute liberté.